C’est une « Grande Gueule » depuis octobre 2017. Le prototype « étudiant » façon RMC. « Jeune dynamique », la gouaille qui va bien, une légitimité auto-octroyée à s’exprimer sur tous les sujets, et l’ambition du parfait client. D’ailleurs, dès son entrée dans le PAF, Maxime Lledo a immédiatement « fait événement ». À l’époque, un autre genre de jeunes dynamiques le conviaient en plateau pour le simple fait d’être « le benjamin des « Grandes Gueules » » et « le plus jeune chroniqueur de France ».
Une escroquerie médiatique
C’était le 18 octobre 2017 sur le plateau de Yann Barthès (« Quotidien », TMC). L’assurance du jeune premier semblait alors captiver les journalistes, s’amusant de ses expressions d’antan et de son « franc-parler » (l’impertinence est une notion toute relative chez Yann Barthès), et lui, bien heureux de régaler la galerie. « Quotidien » avait même réalisé un reportage : deux journalistes avaient été envoyés à Angers pour filmer Maxime Lledo au sortir de sa résidence étudiante à 5h23 du matin, avant de le suivre dans un train pour Paris, puis jusqu’aux locaux de RMC, où les deux « reporters » s’enquirent de ses « qualités » et « défauts » auprès de l’un des patrons des « GG », Alain Marschall. Le nombrilisme médiatique se mordant la queue.
Et à l’entendre faire son autoportrait, on comprend vite que les premières sont plus nombreuses que les seconds ! Bosseur, « [il] télécharge généralement la presse juste quand [il se] lève ». Lucide, il pense que « la richesse [des « Grandes Gueules »], c’est qu’on parle de tout avec tout le monde ». Critique, il affirme qu’« [il] ne bourrine pas encore assez sur certains sujets » : les GG « veulent qu’[il] l’ouvre encore un peu ». Intelligent, Maxime Lledo a vite appris. Deux mois plus tard, il dispense par exemple des leçons de marxisme à Philippe Poutou (porte-parole du NPA), qu’il qualifie sans bégayer d’« idiot utile du capitalisme », « pourri par [la] doctrine anticapitaliste ». Trois ans plus tard, on peut même dire que le petit bourrin est devenu grand :
– Olivier Truchot (à propos de l’élection municipale de 2020) : Philippe Poutou à 12% ! Qui l’eut cru ? Le « phénomène Poutou » à Bordeaux, comment vous l’expliquez Maxime Lledo ? Ça te fait rire !
– Maxime Lledo : Oui, ça me fait rire ! Pour plusieurs raisons. Déjà, Philippe Poutou, c’est quelqu’un qui me donne envie d’être un grand patron,…
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Auteur: Pauline Perrenot Acrimed