Mayotte après Chido : des soignants bénévoles face à l'État défaillant

« Brusquement, les portes vitrées ont explosé, laissant entrer la tempête. Des objets coupants valsaient dans la pièce », se remémore Céline, infirmière scolaire à Mayotte. C’était le 14 décembre, quand le cyclone Chido a touché de plein fouet le 101e département français. Le collège de Majicavo avait été transformé en centre d’hébergement d’urgence en prévision du cyclone, pour que les résidents des habitations informelles faites de tôles puissent se protéger.

Le bâtiment accueillait 80 personnes quand Chido a frappé l’île. Mais il n’a pas tenu le choc. Face au désastre, et en l’absence de réponse rapide et coordonnée des autorités, des bénévoles se sont très vite organisés de manière autogérée, autour d’un groupe WhatsApp de soignants nommé « Soin Refuge ».

Une cour d'école. Des adultes et des enfants par petits groupes, du linge suspendu à des fils, des déchets au sol.

Centre d’hébergement d’urgence au collège Majicavo. Photographié par Céline, infirmière scolaire sur place. Décembre 2024.

©DR

« Les volontaires venaient dans l’appartement où étaient entreposées des réserves de matériel et on préparait les caisses de soins ensemble », explique Axel, l’infirmier coordinateur du groupe. Chaque jour suivant le cyclone, les membres de l’initiative ont arpenté les centres d’hébergement de l’île, découvrant souvent qu’aucun soignant n’y était encore passé.

Soigner dans le noir

Pour Claire Galibert, coordinatrice de mission pour la Protection civile, une association de secouristes, ce réseau de bénévoles a représenté « une lumière dans la tempête ». La Protection civile n’a eu qu’à se greffer à cette « structuration autonome », et fournir matériel médical et professionnels de santé supplémentaires. « C’est grâce à eux que les centres ont tenu. On a juste eu à prendre le relais », dit Claire Galibert.

Des médicaments et du matériel médical.

Matériel médical dans l’appartement d’Axel, infirmier du réseau de soignants bénévoles….

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Auteur: Juliette Sera Bernard