Mayotte : causes et gestion coloniales de la catastrophe

Il faut voir le Président Macron hurler sur les habitantes et habitants de Mayotte, survivantes et survivants du cyclone Chido, une des pires catastrophes naturelles des dernières décennies, pour mesurer l’étendue de l’esprit colonial qui détermine le rapport de l’Etat français à ce territoire : elles et ils sont “contents d’être Français” et d’ajouter, avec l’élégance qui caractérise Emmanuel Macron, “si ce n’était pas la France” ils seraient “10 000 fois plus dans la merde”. Quelques jours avant, alors que l’archipel tente péniblement de compter ses morts, estimés entre plusieurs centaines et plusieurs dizaines de milliers, le nouveau Premier ministre François Bayrou s’envolait en jet privé vers Pau pour assister… au conseil municipal. Il a également choisi le jour du deuil national pour annoncer son gouvernement, sachant pertinemment que cette actualité prendrait le pas sur le recueillement. Enfin, il a nommé Manuel Valls comme ministre de l’Outre-mer, un des personnages les plus lamentables et grotesques de l’histoire politique de la Ve République, sans aucun lien avec ces territoires.Aurait-on imaginé ces images si c’est Paris qui avait été dévastée ou Bordeaux qui avait été rasée de la carte ? Pour comprendre l’indécence de notre gouvernement envers la population mahoraise (les habitantes et habitants de Mayotte) il faut revenir sur l’histoire coloniale, et la situation d’insalubrité et de pauvreté extrême de ce pays qui explique sa particulière vulnérabilité à ce type de désastre. 

Mayotte, possession coloniale de l’Etat français

Mayotte est un archipel c’est-à-dire un ensemble d’îles, constitué de deux îles principales (Grande-Terre et Petite-Terre) et d’une trentaine de petits îlots. Il est situé au nord-ouest de Madagascar, dans un archipel plus large, celui des Comores – les autres îles appartenant à l’union des Comores, un Etat indépendant…

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Auteur: Rob Grams