Médecins salariés, sans dépassement d'honoraires : les centres de santé, solution aux déserts médicaux ?

Quatre équivalents temps plein de médecins généralistes, une pédiatre, une sage-femme, un assistant médical… L’offre de soin du centre de santé municipal de Cherbourg, ouvert en 2020, tranche avec les déserts médicaux alentour dans la Manche.

Le modèle, porté par un élu communiste dans une municipalité de gauche, a convaincu jusqu’aux dirigeants LR de l’agglomération de Cherbourg, qui ont ensuite lancé un projet similaire à l’échelle de leur collectivité. « C’est difficile de balayer d’un revers de la main quelque chose qui marche », dit Ralph Lejamtel, le maire adjoint communiste de Cherbourg qui a poussé à ouvrir un centre de santé de sa ville. En Saône-et-Loire, c’est le président du département LR, André Accary, qui a œuvré pour ouvrir en 2018 un centre de santé. Orientée autour de la médecine générale, la structure publique fait travailler 70 médecins sur six antennes à travers le territoire. Tous salariés.

C’est le principe des centres de santé : les praticiens qui y travaillent sont salariés, pas libéraux. À la différence des maisons de santé, qui réunissent des médecins qui travaillent certes collectivement, mais en libéral.

Six millions de personnes sans médecin traitant

Les centres de santé les plus nombreux restent aujourd’hui les centres dentaires et ophtalmologiques, déjà largement développés, avec parfois des abus. Une chaîne de centres dentaire low cost, Dentexia, a mutilé des milliers de patients avant sa liquidation en 2016. Une enquête est en cours contre une autre chaîne de centres de ce type, Proxidentaire, pour des soupçons de pratiques douteuses. Un réseau de centres ophtalmologiques est également poursuivi pour des soupçons de fraude.

Asta Touré (à droite), médiatrice et Mélia Traoré (à gauche) de l’accueil. « À l’accueil, On essaie de répondre à toutes les demandes, ou tout du moins on oriente les gens vers les bonnes structures », décrit Mélia Traoré, de l’équipe accueil du centre de santé communautaire de Saint-Denis. « C’est sûr que nous faisons face des fois à des situations lourdes. Mais le fait de travailler en équipe aide beaucoup. C’est moins de pression, et on est écouté. Quand je rentre chez moi, je suis contente de ce qu’on fait ici, j’ai l’impression que cela fait vraiment sens. »

©Anne Paq

Mais depuis cinq ans, les centres de santé de médecine générale se multiplient aussi, souvent pour pallier un manque de médecins libéraux. En 2021, près de six millions de…

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Auteur: Rachel Knaebel