Mediapart, chien de garde de la DGSI

Une certaine vision de l’investigation

La situation était aussi simple que révoltante. Voilà 15 mois que Libre Flot et 6 autres accusé.es attendent leur jugement. Quinze mois depuis lesquelles Libre Flot est enfermé à la taule de Bois d’Arcy alors que ses camarades ont été progressivement libéré.es. Quinze mois durant lesquels on l’a laissé croupir à l’isolement. Quinze mois durant lesquels il a documenté dans ses lettres les graves dommages que l’absence de contact humain faisaient subir à son mental. L’isolement est une torture que rien ne justifie. La justice française la fait subir illégalement depuis 15 mois à Libre Flot en la justifiant uniquement par ses chefs d’inculpation, alors même qu’il est présumé innocent. Et voilà 33 jours qu’il s’est mis en grève de la faim, mettant en jeu ce qu’il lui reste de santé mentale et physique, pour exiger la fin de cette situation, le tout dans le silence assourdissant des médias capitalistes.

Ses avocat.es tentaient hier de briser ce silence via une conférence de presse. Mais la DGSI a décidé de tirer la première. Elle l’a fait par le biais de la journaliste Camille Polloni et de son journal Mediapart, dans un article laconiquement intitulé « Dans la seule affaire « terroriste » d’ultragauche, une grève de la faim qui s’éternise » – le mot « terrorisme » étant mis entre des guillemets de rigueur, mais certainement pas le mot « ultragauche », terme policier dont personne ne sait vraiment ce qu’il signifie. Les mots des flics repris dès le titre sans distance, on sentait que l’on allait déguster.

La première partie de l’article est pourtant correcte, exposant la situation, relayant l’état de santé inquiétant de Libre Flot, citant ses avocat.es et des extraits d’une lettre publique où il se décrit comme enterré vivant. C’est ensuite que ça se corse, Polloni ayant visiblement choisi d’aller se faire servir ses infos directement auprès de la flicaille et/ou du juge, qui ont décidé qu’il était temps de faire fuiter de nouveaux éléments du dossier, histoire de détourner l’attention de leurs méthodes infâmes de détention. Alors quels sont ces nouveaux éléments ? Eh bien pas grand-chose, finalement, l’enquête piétinant depuis les dernières fuites organisées par la DGSI dans le journal le Point en décembre 2020. De l’aveu même des flics, nous sommes face à des « terroristes » d’un genre nouveau : celleux qui n’ont pas de projet d’attentat. On retrouvera donc ce qu’on savait…

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Auteur: IAATA