L’ex-patron de l’industrie chimique multimillionnaire Olivier Legrain, auteur, avec Vincent Edin, d’un livre sur l’emprise médiatique des milliardaires (Sauver l’information, publié le mois dernier) a donné une interview très instructive à StreetPress. Dans cet entretien, il est annoncé qu’il finance une bonne partie des médias indépendants de gauche (ce que certains, depuis sa publication, contestent ou minimisent), ainsi que les futurs locaux de “la maison des médias” qui visent à concentrer tous ces journalistes (à Paris bien sûr), et qu’il voudrait que tout cela débouche sur “une holding” avec des “filiales”, un “comité de direction” avec les “différents patrons” et une “mutualisation des fonctions support”. Sa recette est simple : pour concurrencer le pouvoir et les importants capitaux dont disposent les nombreux médias de droite, il faudrait une concentration des médias de gauche. Exprimée de façon provocante par Legrain, qui nous interpelle (le titre de l’entretien est “les médias indépendants sont condamnés à s’unir”, il y exprime qu’il n’y a “pas d’autres solutions”), cette idée est aussi portée par un certain nombre de nos lectrices et lecteurs, qui nous demandent parfois “à quand un grand groupe de médias de gauche” ? A Frustration nous trouvons cette idée suicidaire et nous n’y participerons jamais. On vous explique pourquoi et surtout on profite de cette occasion pour vous exposer notre vision de l’avenir des médias indépendants, dans un contexte de fascisation politique et de brutalisation de la classe bourgeoise.
« Ce qu’il faut faire, je l’ai dit des dizaines de fois, c’est créer un groupe qui rassemble les médias indépendants : la filiale StreetPress ferait ça, la filiale Reporterre ferait autre chose, la filiale La Déferlante avancerait dans sa direction… On aurait une quinzaine de filiales et une holding au-dessus, qui…
Auteur: Rédaction