Médiatrice pastorale, elle aide randonneurs et troupeaux à cohabiter

Massif de Belledonne (Isère), reportage

Peu de randonneurs auront remarqué, ce matin-là, l’affiche plastifiée accrochée par Anne-Laure sur le parking. Mais la jeune femme de 31 ans relativise : « Mon boulot avant tout, c’est de tchatcher ! » Voilà plus d’un mois qu’a démarré son travail de médiatrice pastorale dans les zones de Chamrousse et de la Pra, au-dessus de Grenoble (Isère). Une mission encore peu répandue en France, qui consiste à informer tous les usagers de la montagne sur la présence du troupeau et sur les bons gestes à avoir… en particulier face aux patous, ces gros chiens de berger dont les attaques sont régulièrement relayées dans la presse locale.

Au départ du chemin qui va vers la cascade de l’Oursière, en contrebas de Chamrousse, Anne-Laure aborde deux frères en train de se préparer. « Il y aura un troupeau sur votre route, vous connaissez les gestes ? » Les deux hommes, originaires de la Marne, écoutent d’abord d’une oreille un peu distraite les consignes qu’Anne-Laure égrène patiemment. Mais leur attention se réveille lorsque la médiatrice précise que ce jour-là, le troupeau est gardé par une dizaine de patous. « Ah oui, quand même ! » siffle l’un des deux frères.

Au cours de ses journées sur les itinéraires de randonnée, la trentenaire croise des dizaines de randonneurs comme Cathy et ses deux filles, venues bivouaquer ce mercredi 27 juillet près du refuge de la Pra. © Benoît Pavan / Hans Lucas pour Reporterre

Plus loin, Anne-Laure croise un couple, redescendu de bonne heure de la plaine de la Pra, quelque 1 000 mètres plus haut. La médiatrice entame la discussion : « Vous avez croisé le troupeau ? » Le couple, qui venait tester le bivouac à cet endroit pour y retourner avec ses enfants, fait part de ses inquiétudes. Pendant la nuit, ils ont entendu des bruits autour de leur tente. « Les patous travaillent même la nuit, ils surveillent les bêtes qui s’aventurent seules », explique Anne-Laure. Le couple raconte aussi qu’au matin, le troupeau était tout autour de leur tente. « C’est bon signe, ça veut dire que le troupeau vous a “analysé” et accepté », rassure Anne-Laure, face à leur mine étonnée.

Jusqu’à la fin de la saison estivale, Anne-Laure va continuer à sillonner les sentiers avec sa chienne Saya pour prodiguer ses conseils aux marcheurs. Elle espère que sa mission sera renouvelée l’année prochaine. © Benoît Pavan / Hans Lucas pour Reporterre

Chacun à sa place… mais tous ensemble

Des…

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Auteur: Reporterre