Le procès de 16 membres du groupe Action des forces opérationnelles (AFO) pour associations de malfaiteurs terroriste se poursuit. En plus de projets impliquant d’empoisonner de la nourriture halal ou de tuer des imams salafistes, le groupe avait évoqué la possibilité de « s’en prendre » au rappeur Médine. Ce dernier vient de se constituer partie civile. La recevabilité de sa demande sera examinée au cours du procès. Avant d’être auditionné aujourd’hui par le tribunal, il livre une interview exclusive à Politis.
Pourquoi est-il important pour vous de vous constituer partie civile aujourd’hui ?
Médine : C’est important au-delà de mon cas et des menaces dont je peux faire l’objet, pour que la vie des musulmans compte à nouveau dans ce pays. Ça me dépasse. Si ça ne me concernait que moi, ce serait anecdotique. Mais là, ça me dépasse. Il faut que j’aille sur le terrain judiciaire pour tous ceux qui ne peuvent pas le faire. J’y vais sans être certain que ma constitution de partie civile soit jugée recevable.
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Comment vivez-vous le fait d’apprendre par la presse les projets d’attentats ou même le début du procès ?
Je le vis comme une angoisse. Au-delà de ma personne, ça angoisse mon entourage familial et professionnel qui peut se dire que ça peut surgir là et maintenant. Je suis dans une espèce de résilience et en combat à mort contre l’extrême droite. J’étais en pleine tournée en 2018, j’ai dû prendre des agents de sécurité en plus. J’avais dû engager deux agents de sécurité, déménager car mon adresse était connue, sur conseil de mon entourage et de mes avocates.
Je me sens livré à moi-même dans ce combat.
Ça demande un…
Auteur: Pauline Migevant