Meeting de Macron : entrée interdite à Reporterre

On voulait raconter à quoi ressemblait le meeting « spectaculaire » promis par l’équipe d’Emmanuel Macron. On espérait faire le récit du seul et unique rassemblement accordé par le président-candidat, samedi 2 avril. On avait prévu de décrire ce moment « inspiré du Super Bowl », d’écouter le programme du chef de l’État, d’interroger les militants enthousiasmés par son projet. Cela nous semblait important de vous informer, en mots et en photos, de cet épisode de la campagne présidentielle. Hélas, cela n’a pas été possible.

« Suite au nombre important de demandes d’accréditations, nous ne sommes malheureusement pas en mesure de vous accréditer », nous a écrit l’équipe presse du président, la veille du grand meeting. Sans davantage de précisions sur les critères qui avaient permis de sélectionner (ou non) les médias autorisés à couvrir l’événement.

« L’événement est rediffusé en intégralité et en direct sur nos réseaux sociaux », ajoutait son équipe de campagne, en guise de consolation. À quoi bon ? Regarder derrière notre ordinateur le discours d’Emmanuel Macron n’aurait pas permis de capter l’ambiance dans la salle, de discuter avec ses partisans. De faire notre travail d’information, tout simplement. D’ailleurs, qui préfère lire un article illustré par une capture d’écran plutôt que par un reportage photo ?

Un problème de places, vraiment ?

Le meeting se tenait dans la plus grande salle fermée d’Europe, la Paris la Défense Arena. Plus de 30 000 places — qui n’ont finalement pas été remplies. L’argument du manque d’espace est donc difficile à entendre. Surtout quand on constate que la majorité des autres médias français (presse, radio et télé) ont, eux, obtenu leur accréditation sans problème.

Une poignée s’est retrouvée dans le sac des refoulés : le site d’informations Blast — qui a malgré tout réussi à entrer dans la salle, après 2 heures d’attente à l’extérieur — ou encore le média QG. Là, le reporter Adrien AdcaZz n’a pu filmer que quelques minutes à l’extérieur du meeting, avant de se faire raccompagner au métro par des policiers en civil. « Soit vous rentrez, parce que vous avez un billet, soit vous circulez », lui ont ordonné les forces de police, alors qu’il était sur l’espace public.

La rédaction de Reporterre est scandalisée par cette atteinte à la liberté de la presse. Comment Emmanuel Macron peut-il justifier de sélectionner certains médias, et pas d’autres ? De quel…

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Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre