Méga-bassine à Sainte-Soline : malgré l'interdiction de manifester, la mobilisation continue

Voilà des années maintenant que les habitant·e·s du Marais poitevin, des Deux-Sèvres, que les riverain·e·s de la Charente et du Clain tirent le signal d’alarme face à un long et systématique processus d’accaparement de la ressource en eau par une poignée d’entrepreneurs de l’agro-industrie. Elles et ils se sont mobilisé·e·s sans relâche pour informer, mobiliser, les élu·e·s, les agricultrices et agriculteurs, les associations, les simples riverains et habitantes contre les protocoles d’accord autorisant la construction de dizaines de réserves d’eau géantes à ciel ouvert, dans des zones déjà partiellement ravagées par les pratiques agricoles industrielles, et fortement impactées par les effets du réchauffement. Personne aujourd’hui ne peut faire mine de ne pas savoir de quoi il retourne. Un certain modèle agricole, hyperindustrialisé, porté sans relâche par cette coalition d’intérêts privés qu’est la FNSEA, appuyé par le lobby agroalimentaire et légitimé par l’État est en train de parachever son entreprise de destruction au nom même de l’adaptation au changement climatique.

Là où toute personne un peu censée devrait saluer le courage et l’opiniâtreté de ces habitant·e·s qui mènent pour nous, sur le terrain, ces batailles exemplaires, l’État prend activement la défense de l’agro-industrie en finançant et en protégeant ces infrastructures. C’est ce débat public informé, qui n’a jamais pu avoir lieu, que les collectifs Bassines non merci, appuyés par près de 150 collectifs et organisations, viennent chercher ces samedi et dimanche 29 et 30 octobre dans le bourg de Sainte-Soline, dans le pays mellois.

La réponse de la préfecture des Deux-Sèvres, qui a poussé au lancement rapide des travaux, n’a jamais varié. Interdiction d’approcher les sites lors de toutes les manifestations précédentes, pressions multiples contre les habitant·e·s mobilisé·e·s au sein des collectifs Bassines non merci, de la Confédération paysanne ou des Soulèvements de la Terre, convocations et placements en garde à vue des militant·e·s les plus en vue, dispositifs policiers disproportionnés pour dissuader toute forme de mobilisation. Dès ce mardi matin 25 octobre, le lendemain du dépôt de la déclaration de manifestation par des organisations syndicales signataires, la préfète a dégainé pas moins de cinq arrêtés prétendant interdire tout rassemblement sur un périmètre couvrant dix communes du pays mellois et un autre portant les mêmes interdictions sur un large…

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Auteur: Collectif