Mégabassines et OGM, des arnaques face à la sécheresse

Claude Gruffat est député européen (Verts/ALE).


D’ordinaire, le mois de mars rime avec giboulées. Mais les saisons ont déraillé et la sécheresse s’est déjà invitée dans quinze départements français. Pour y pallier, le gouvernement a tout misé sur la solution arnaque-miracle : les mégabassines. Ces cratères d’une surface de 8 à 10 hectares et profonds de 10 à 15 mètres viennent pomper dans l’antre de la Terre pour stocker de l’eau en plein air, la soumettant à l’évaporation, à la pollution et à l’eutrophisation.

Quantité diminuée et qualité détériorée, ces ouvrages dérèglent le cycle de l’eau local et global. Le gouvernement les adoube, malgré tout, du bout de son épée aiguisée, ignorant l’avis de la population locale et méprisant les recommandations scientifiques dans le domaine. Il les subventionne à hauteur de 70 % avec des deniers publics, alors que l’agriculture irriguée représente seulement 7,3 % de la surface agricole utilisée en France. Cette irrigation est majoritairement destinée à produire du maïs pour l’alimentation animale et l’exportation.

Nous sommes loin, très loin, de l’argumentaire avancé par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Marc Fesneau, qui aime à répéter que, sans irrigation, il n’y a pas d’agriculture, et que notre souveraineté alimentaire serait menacée sans ces trous béants.

Les nouveaux OGM, un danger pour la biodiversité

Notre gouvernement technosolutionniste, inféodé à l’agro-industrie, se vautre dans la gabegie au motif d’aider nos agriculteurs et agricultrices à faire face aux sécheresses. En fait, il ne fait que maintenir quelques privilèges, au détriment d’un changement radical vers un modèle agricole et alimentaire résilient. Les paysans et paysannes qui entretiennent réellement les paysages, tentent de restaurer les milieux naturels et d’adapter leurs cultures aux sécheresses ne récoltent que les miettes des aides publiques.

La crise actuelle de l’agriculture biologique le démontre, le gouvernement a débloqué seulement 10 millions d’euros, soit 166 euros par ferme, toutes filières confondues. À comparer avec le plan de sauvegarde de 270 millions d’euros octroyé l’an dernier à l’unique filière porc conventionnelle, du fait de la crise de la demande à l’export, avec une aide directe versée en soutien à la trésorerie des exploitations porcines qui a atteint 15 000 euros… La transition agroécologique est encore loin.

Pour pallier la sécheresse, la Commission européenne mise tout, elle aussi, sur la technique, et notamment sur une nouvelle génération d’OGM, les NBT (« New Breeding Technologies » ou « nouvelle technique d’édition du…

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Auteur: Reporterre