Mégabassines : face à la répression, les militants s'organisent

La mobilisation la plus importante du printemps, contre les mégabassines. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues dans les Deux-Sèvres du 24 au 26 mars. Près de 200 syndicats, ONG et partis politiques appellent à manifester pour s’opposer aux mégabassines, ces gigantesques réservoirs d’eau dédiés à l’agriculture industrielle. Un rassemblement que les autorités ont tenté d’entraver par tous les moyens. D’abord en interdisant tout attroupement ou manifestation, ainsi que le convoi de tracteurs, qui doit converger de toute la France dès le 24 mars.

Ensuite, en envoyant Julien Le Guet en garde à vue le 17 mars. Le très médiatique porte-parole du collectif Bassines non merci a été convoqué pour sa participation à la manifestation de Sainte-Soline en octobre dernier. Il a écopé d’un contrôle judiciaire ainsi que d’une interdiction de se rendre sur les communes de Mauzé-sur-le-Mignon et Sainte-Soline : les deux villages où sont prévues les actions du week-end. Cette garde à vue n’a pourtant pas entamé le moral du militant. « Je ne suis qu’un simple porte-parole. La réussite de la manifestation n’est pas conditionnée à ma présence sur place », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse le 20 mars.

Il s’agit d’une énième tentative d’intimidation des militants qui s’opposent aux bassines depuis six ans. Qualifiés d’écoterroristes par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, condamnés en justice et mis sur écoute : ils font face à une impressionnante débauche de moyens judiciaires et policiers.

Des subventions coupées

Les associations écologistes soutenant le mouvement sont également visées, à l’instar de l’Association de protection, d’information, d’études de l’eau et de son environnement (APIEE). « En novembre dernier j’ai reçu une lettre recommandée de la région Nouvelle-Aquitaine annonçant la suppression de notre subvention pour faire de l’éducation jeunesse parce que nous avions participé à l’organisation de la manifestation de Sainte-Soline, ce qui est faux », explique Joëlle Lallemand, présidente de l’APIEE.

Au début du mois, une autre lettre venant cette fois de la préfecture, a exclu son association de tous les comités de gestion de l’eau du département. « La lettre disait qu’on avait un comportement inadmissible dans un état de droit, mais ne donnait aucun détail », regrette-elle. Joëlle Lallemand assure que d’autres associations locales subissent des pressions : « On leur dit qu’on va baisser leurs subventions si elles continuent de prendre position contre les bassines ». Pourtant, ces menaces ne semblent pas décourager les militants. « Autour de moi, les gens sont de…

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Auteur: Laury-Anne Cholez Reporterre