Mégabassines : la guerre de l'eau continue dans le Marais poitevin

Il est tout juste 8 heures du matin ce mercredi 27 octobre. Julien Le Guet, le porte-parole du collectif Bassines non merci, sort à peine de son lit lorsque cinq gendarmes viennent frapper à sa porte. Le militant est accusé de « provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un délit ». Le délit en question : avoir prononcé la phrase « Une bassine construite, trois détruites » durant la manifestation du 22 septembre dernier contre la bassine de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres). Son collectif était coorganisateur de cet évènement, durant lequel près de 700 personnes ont envahi ce chantier de construction d’un immense réservoir d’eau dédié à l’agriculture productiviste. Face à cette répression et afin de demander l’arrêt des chantiers de mégabassines, un grand rassemblement est prévu le samedi 6 novembre à Mauzé-sur-le-Mignon.

Le porte-parole de Bassines non merci n’est pas le seul membre du collectif à avoir reçu la visite des forces de l’ordre. Thomas, un maraîcher, a également été interpellé pour dégradation sur une pelleteuse du chantier pendant cette mobilisation du 22 septembre. Des faits qu’il aurait avoué pendant sa garde à vue. Le domicile d’un paysan de Couëron (Loire-Atlantique) a également été perquisitionné. Une quatrième personne a aussi été mise en garde à vue dans cette affaire. Des poursuites seront-elles engagées après ces perquisitions ? Quelle est l’identité des plaignants ? Contacté par Reporterre, le parquet de Niort n’a pas répondu à nos questions.

Impossible également de savoir si des poursuites ont été engagées suite au « démantèlement » d’une bassine à La Laigne (Charente-Maritime), le 4 octobre dernier. Un acte revendiqué dans une vidéo assez cocasse publiée sur le site Lundi matin. Durant trois minutes, le collectif des « fremens du Marais poitevin » et le « gang du cutter à roulette » expliquent avec humour comment rendre une bassine hors d’usage avec de simples cutters. Un « désarmement » qui n’est pas du goût de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) de Charente-Maritime. Sur sa page Facebook, le syndicat a dénoncé « un appel clair à la violence » et « une insulte au monde agricole ». Il a saisi le procureur de la République de La Rochelle, estimant que le collectif Bassines non merci revendiquait « publiquement la destruction de la réserve d’irrigation ». « C’est un mensonge, s’insurge Julien Le Guet.J’ai pris…

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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre