Mélenchon contre Borne : qui est de mauvaise foi ?

En interview, Jean-Luc Mélenchon part du principe que la Première ministre Elisabeth Borne mènera une politique libérale. Les journalistes croient pouvoir y repérer un procès d’intention : “mais quand même, elle vient de la gauche ! On ne peut pas savoir ce qu’elle fera puisque ses intentions nous sont inaccessibles.”

Mais Mélenchon justifie ses anticipations de l’action future de Borne par ses actions passées, qui ne sont que l’application stricte du macronisme : privatisation des autoroutes, ouverture du secteur ferroviaire à la concurrence, fin du statut du cheminot, réforme de l’assurance-chômage…

Qu’une ministre issue de la technocratie d’Etat ou d’entreprise, ayant appliqué avec rigueur les réformes de droite d’un gouvernement de droite, continue dans cette voie une fois Première ministre, cela semble évident, et se passe de démonstration. C’est bien plutôt à celui qui croit en la possibilité d’une rupture de prouver son point. Ici ce n’est pas Mélenchon le sophiste, ce sont les journalistes, car ils inversent la charge de la preuve.

Quoi qu’il en soit, en faisant semblant qu’il y a un vrai débat pour savoir si Borne est de droite ou de gauche, ces journalistes et commentateurs installent dans le débat public l’idée que la future politique gouvernementale pourrait être différente de celle qu’on a subie jusqu’ici, et rendent moins audible l’idée qu’il faille imposer à Macron un Premier ministre de gauche, ou du moins une forte opposition de gauche au Parlement.  

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Auteur: Le Média