Même les morts sont rentables — Marie Laurence LEWIS

Il existe une charte des Droits de la Personne. Des ententes concernant l’éthique liée au génome humain. Il serait temps de proclamer l’interdiction de spéculer sur les éléments essentiels à une vie saine : l’eau, l’électricité, les soins de santé et l’éducation. Tous ces secteurs devraient demeurer étatiques. Une fois privatisées, les infrastructures se détériorent, les propriétaires négligent les réparations et réduisent les services, puisque leur but consiste à augmenter leur pécule, sans comparaison avec une marge correcte de profits. La spéculation n’est pas un métier. Les spéculateurs ne produisent rien. Ce sont leurs manipulations risquées à la Bourse qui induisent les crises économiques. Et eux, contrairement aux contribuables endettés, sont renfloués par l’État… c’est-à-dire, grâce aux taxes et impôts des citoyens ! ¹

La spéculation immobilière, au détriment des locataires

L’État devrait aussi réguler l’accès à un logement. On diffame les chômeurs chroniques et les assistés sociaux, mais en dépit d’une « improductivité », tous les citoyens paient des taxes. Et lorsque plus de 70% du revenu mensuel sert à payer un appartement, ce sont les propriétaires qui en profitent. Bien sûr, un propriétaire n’est pas là pour faire acte de charité. Mais dans les faits, il s’agit, comme dans presque tous les métiers et services, d’une contribution mutuelle : l’acquéreur offre le logement, les locataires couvrent les frais d’électricité, d’entretien et l’impôt foncier. Si ce n’était pas le cas et que les frais dépassaient les investissements, sans marge de profits, personne ne s’empresserait d’assurer cette charge. Or on achète de plus en plus d’immeubles pour les transformer en condominiums. On se moque des banlieusards, de leur maison et terrain dont ils rasent la pelouse chaque semaine l’été. Est-ce plus avantageux de s’endetter, pour vingt-cinq ans, en hypothéquant plus de 200 000 dollars, afin d’habiter trois ou quatre pièces, sans cour, avec le stationnement en sus ? Lorsqu’on termine le paiement, il y a de fortes probabilités qu’on se retrouve dans une chambre de maison de retraite… Et là, on nous plume jusqu’à nos oreillers, en exigeant deux à trois mille dollars par mois, pour une chambre, trois repas et l’aide de préposés aux plus perclus. À ce prix, les frais sont déjà couverts. On aura beau les nommer « aînés », dire qu’une fois retraités on leur verse des retraites et qu’ils ne sont plus rentables, c’est…

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Auteur: Marie Laurence LEWIS Le grand soir