« Même si tu vas sur la lune », les méandres de l’entre-deux



Même si tu vas sur la lune / Laurent Rodriguez / 1 h 33.

« C’est comme s’il y avait le Hasan français et le Hasan syrien », explique l’un des protagonistes du documentaire de Laurent Rodriguez, Même si tu vas sur la lune. Lorsque cette phrase retentit dans le film, Hasan est à Paris. En 2015, il est arrivé en France après avoir fui Alep. Un passage par l’Allemagne, puis un voyage en stop vers Paris. Là, Hasan rejoint le programme que l’université de la Sorbonne propose alors pour accueillir des réfugiés. L’objectif : acquérir les connaissances nécessaires en français pour fonctionner dans la capitale, effectuer les tâches administratives, s’acheter un paquet de tabac…

À la Sorbonne, Hasan rencontre d’autres Syriens, Sara, Khairy et Ghaith. Ensemble, ils évoquent leurs expériences. Les paroles fusent et les points de vue s’accordent ou s’opposent. Certains pensent au retour – utiliser l’expérience française pour agir sur la terre natale –, d’autres soulignent le sentiment d’éloignement grandissant avec celle-ci. Certains discutent le statut de réfugié qui, parfois, contraint leur liberté artistique et d’expression, d’autres énoncent les stratégies qui leur permettent de contourner les assignations.

Fruit d’un projet mené pendant six ans, le film capte avec une grande sensibilité l’évolution des protagonistes filmés, leurs avis variés et changeants. Au long du film, on les entend, on les voit, s’accommoder de leur nouveau statut passant de celui de réfugié, à celui d’exilé, de celui d’apprenant de la langue française à celui de Parisien bilingue et biculturel. Ce parcours, Laurent Rodriguez le montre en alternant plusieurs textures, accentuées par le montage, et plusieurs techniques cinématographiques….

La suite est à lire sur: www.politis.fr
Auteur: Pauline Guedj