Menaces, insultes… en Ariège, écologistes et agriculteurs irréconciliables

Foix (Ariège), reportage

Six présidents de syndicats agricoles et de fédérations de chasseurs ont comparu le 18 octobre pour leur manifestation du 5 mai 2018, émaillée de violences, contre un rassemblement d’écologistes. Poursuivis pour « faits d’entrave concertée » et « menaces à l’exercice de la liberté de réunion », les six prévenus avaient appelé leurs adhérents ainsi que les fédérations des départements voisins à venir manifester leur soutien.

Près de 2 000 personnes en gilet orange se sont ainsi réunies sous la grande halle du centre-ville de Foix. Centre-ville bouclé par la gendarmerie, tracteurs garés en biais au milieu des avenues… « Les écolos, c’est nous », pouvait-on lire sur l’un d’entre eux. Au cœur des tensions entre ces manifestants et les associations écologistes : la présence de l’ours dans les Pyrénées, mais également les retenues d’eau pour l’irrigation ou encore l’installation de méthanisateurs.

Face à la foule, Clémence Biard, présidente des Jeunes agriculteurs d’Ariège, a ouvert le bal : « Je ne baisserai pas les yeux, l’élevage est mon métier, ma passion. » Cette exploitante d’une ferme bovine à Léran et Péreille a ensuite dénoncé les agissements de « ces écologistes qui empêchent les jeunes de s’installer sur le territoire ». Cédric Munoz, président de la FDSEA, la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricole, a complété sa version du tableau : « Éoliennes, méthaniseurs, barrages, tout est remis en cause par ces gens qui bien souvent ne font rien et vivent de nos impôts. »

Jean-Pierre Mirouze n’a pas non plus mâché ses mots : « Ces escrologistes, amateurs, nuisibles, je leur dis merde. » Celui qui est aussi maire de Saint-Bauzeil et président de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine ariégeois-pyrénéen (Aspap) a subi deux attaques d’ours ces dernières années, perdant des centaines de brebis. Jean-Luc Fernandez de la fédération des chasseurs d’Ariège a ajouté : « Que veulent-ils en faire de ce monde rural ? Une réserve d’Indiens ? » À ces mots les cors de chasse ont retenti, un pétard a été lancé. En Ariège, la fracture entre éleveurs et écologistes semble irréparable.

Menaces, vitres brisées…

Du côté des écologistes, les cinq associations ariégeoises avaient appelé leurs adhérents à ne pas se rassembler pour « éviter tout nouveau 5 mai 2018 ». À l’époque, une réunion de quinze associations écologistes avait…

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Auteur: Reporterre