La récente visite d’État du président philippin Ferdinand Marcos Jr. à Hanoï, fin janvier 2024, est la dernière manifestation en date du net rapprochement que l’on observe entre les Philippines et le Vietnam en matière de sécurité maritime en mer de Chine méridionale.
Ce rapprochement avait précédemment été illustré par le nouvel accord de coopération entre les deux garde-côtes, l’annonce d’un futur code de conduite bilatéral en mer de Chine méridionale et l’invitation faite au Vietnam de participer à l’exercice naval multilatéral MARPOLEX qui doit se dérouler aux Philippines plus tard cette année, aux côtés de l’Indonésie et du Japon.
Des débuts complexes
Cette convergence de vues entre les deux pays survient à une époque de tensions accrues en mer de Chine méridionale, générées par une affirmation marquée de ses intérêts par la Chine et son utilisation d’un ensemble toujours croissant de moyens de confrontation asymétrique (déni d’accès, guerre hybride, techniques de la zone grise). Cela a entraîné une série d’incidents dangereux autour de plusieurs éléments maritimes revendiqués par les Philippines – Scarborough Shoal, Second Thomas Shoal, Whitsun Reef, Iroquois Reef et Sabina Shoal –, ainsi qu’à l’intérieur et sur le pourtour de la zone économique exclusive du Vietnam, près de Triton Island (à l’est de Da Nang) et dans le zone de Vanguard Bank (au sud du pays).
Malgré cette menace commune, les Philippines et le Vietnam n’ont pas toujours été sur la même ligne concernant la situation en mer de Chine méridionale, où leurs propres différends maritimes et territoriaux en suspens ont entravé la coopération maritime pendant de nombreuses années. Ce fut un sujet de tension après la normalisation en 1976, peu après la prise de contrôle surprise par Saigon (à l’époque du Sud-Vietnam) de Southwest Cay dans les îles Spratleys l’année précédente. Cela a…
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Auteur: Benjamin Blandin, Doctorant en relations internationales, Institut catholique de Paris (ICP)