Merci à la vallée de Suse qui nous ouvre le cœur et nous ramène à la vraie vie !

Pour compléter les informations du numéro précédent de lundimatin sur la bataille de San Didero, voici un texte écrit par Wu Ming 1, membre du collectif d’auteurs bolognais à l’occasion de la première présentation de son livre Q come Qomploto, un livre sur le mouvement QAnon. Lundimatin a déjà publié des parties de cette enquête sur le mouvement complotiste étasunien ici et ici. Il se trouve que cette première présentation du livre a eu lieu, et pas par hasard, dans la vallée de Suse, sur laquelle WM1 a écrit une somme fondamentale.

L’événement avait dû, dans un premier temps, être repoussé, en raison de l’évacuation du du presidio (installation fixe d’une occupation) de San Didero. Nous faisons précéder le récit de WM1 d’extraits d’un autre texte, écrit à l’occasion de l’évacuation, qui exposait l’enjeu de cette bataille dans le cadre plus général de la situation actuelle dans la vallée de Suse.

SQ

Le presidio de San Didero – énième expérience d’auto-organisation et d’autogestion dans la longue histoire du mouvement No Tav – existait depuis décembre 2020. Sa fonction était d’empêcher l’occupation policière et la prise de possession du terrain environnant : les 68000 mètres carrés sur lesquels se dressait le vieil autoport, jamais entré en activité et depuis longtemps réduit à un spectacle de ruines.

Prise de possession par qui ? Par le Telt, Tunnel Euralpin Lyon-Turin, société italo-française chargée de réaliser la section frontalière de la chimérique « nouvelle ligne ferroviaire Turin-Lyon ».
Ligne dont, il est bon de le rappeler, il n’existe pas encore un seul mètre, malgré la première annonce qui remonte à 1991. Et quoi qu’on continue à parler du Turin-Lyon, au cours des années, le projet a perdu une grande partie de ses bouts. Désormais la ligne se réduit plus ou moins au seul « tunnel de base », c’est-à-dire aux quelques dizaines de kilomètres qui séparent Suse de Saint-Jean-de-Maurienne, soit un inutile trou dans la montagne. Trou qui doit encore être creusé mais est déjà un gouffre qui aspire nos ressources à nous, le plus grand nombre, au profit d’eux, le petit nombre, surtout grâce à ses « retombées », une pléthore de grands projets qui lui sont liés. Grands Projets, ça va sans dire, Nuisibles, Inutiles et Imposés. GPNII.(…)

Preuve qu’on ne parle pas en fait de « train », le but de Telt est de couvrir la superficie de l’ex-autoport de San Didero d’une nouvelle coulée d’asphalte,…

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Auteur: lundimatin