Métavers : les studios alertent sur son impact environnemental

TRIBUNE. Alors qu’un engouement pour le Métavers se développe chez de multiples acteurs économiques, des développeurs et développeuses de jeux vidéo appellent à la responsabilité des parties prenantes au regard de la crise environnementale en cours.

L’année prochaine, nous fêterons le 40e anniversaire de l’enfouissement de milliers de cartouches de jeux Atari E.T. dans un désert du Nouveau-Mexique. A la suite de l’échec commercial de ce jeu marquant la fin de l’ère Atari, le domaine du jeu vidéo s’est professionnalisé, d’abord sous l’impulsion du Japon puis de nouveau des États-Unis. Comme toute activité économique florissante, le domaine a grandi de manière exponentielle, accroissant de la même manière son empreinte matérielle et énergétique. La taille des jeux est passée de quelques ko à plus de 100 Go dans certains cas, soit une augmentation d’un facteur 1 000 000! Les plateformes de jeux ont vu leur puissance exploser de 10W à plus de 700W pour le haut de gamme.

De nos jours, le jeu vidéo est devenu une industrie dont le chiffre d’affaires de 180 milliards ($) en 2020 a dépassé celui du cinéma, de la musique et même du sport. Le développement de cette industrie a entraîné la vente de centaines de millions de consoles, ordinateurs, cartes graphiques et bien sûr de milliards de jeux. 

Depuis quelques mois, les personnes développant ces jeux sont débauchées en nombre pour concevoir le… «Métavers». En effet, la création de monde virtuel en 3D temps réel est au cœur de l’expertise de développement de jeux vidéo depuis des décennies.

Le Métavers, ou l’avènement d’un internet 3D temps réel immersif permanent pose plus que jamais la question de l’impact du numérique. En effet, deux rapports du Shift Project et du collectif Green IT estiment que le numérique représentait en 2019 environ 4% des émissions mondiales de Gaz à Effet de Serre (GES) avec une croissance vertigineuse de presque 6% par an. 6%, c’est un doublement en à peine plus d’une décennie. À ce niveau d’impact, on se doute «qu’effacer nos courriels et couper le WiFi» est purement symbolique : insuffisant face aux enjeux, en l’occurrence une baisse de 5% par an des émissions d’ici 2050. S’ajoute aux émissions (qui constituent 11 % de l’empreinte du numérique en France) l’impact sur les ressources abiotiques (52 % de l’empreinte du numérique en France).

Un rapport Green IT de 2021 estime que chaque année, les matières déplacées liées aux services numériques de l’UE-28…

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Auteur: Bon Pote