Météo extrême au Québec : électricité coupée et arbres ravagés

Montréal (Canada), correspondance

Au début de la tempête, mercredi, le décor montréalais était presque enchanteur. Chaque arbuste, recouvert d’une couche de glace, semblait sorti tout droit d’un film de Noël.

Mais les heures qui ont suivi l’ont fait basculer dans l’épouvante. De grands craquements résonnaient dans la soirée : les arbres se brisaient comme des allumettes, sous le poids de la glace, et s’écroulaient dans les rues étroites du Plateau-Mont-Royal. Un homme, au Québec, et un autre, en Ontario, sont morts à cause de la chute de branches d’arbres depuis le début du phénomène.

À Montréal, Félix dit l’avoir échappé belle. « Je rentrais et il y en a une énorme qui est tombée à six pieds [moins de 2 m] de moi. J’ai eu la peur de ma vie ! Mon voisin, lui, s’est fait casser son windshield [pare-brise] par un arbre. »

D’autres immenses branches et de grands arbres reposent, éparpillés, dans le parc La Fontaine, où ils ne feront plus d’ombre cette année. Denise, 73 ans, bonnet de l’équipe des Canadiens de Montréal sur la tête, est allée constater les dégâts. « Je traverse le parc presque tous les matins. Il y en a qui sont fendus, d’autres déracinés, ça ressemble à un cimetière. J’ai l’impression d’avoir perdu des connaissances. C’est très étrange. » Sandrine s’en désole. « Franchement, si j’aime Montréal, c’est surtout pour ses parcs. Le parc Laf détruit, ça me déprime. »

La peine de Sandrine s’ajoute à l’inquiétude qu’elle voit poindre pour les jours à venir. Car elle sait qu’elle pourrait continuer d’avoir à vivre à la lueur de sa lampe de poche. « Depuis 16 h hier, on n’a plus d’électricité. Je stresse un peu, franchement ! Déjà, de perdre la nourriture, de devoir jeter. On se débrouille, mais bon… Mon père m’a dit qu’on va passer le week-end dans le noir. Et je sais pas trop où aller, sinon… »

L’entreprise d’électricité Hydro-Québec prévoit que d’ici samedi matin, les trois quarts des clients dans le noir auront retrouvé la lumière, mais prévient que certains n’auront de l’électricité qu’au cours de la semaine prochaine. Vendredi 7 avril en milieu de journée, plus de 600 000 personnes étaient toujours sans courant.

Pour que le million de sinistrés ne souffrent pas trop du froid, qui n’a pas encore dit son dernier mot ce mois-ci, des dizaines de municipalités ont ouvert des refuges pour les accueillir. Et sur le groupe Facebook Parents du plateau Mont-Royal, ou celui des PVTistes — titulaire d’un permis vacances-travail au Canada — on poste des messages pour proposer de venir chez l’un ou chez l’autre, pour une douche, un thé, ou un peu…

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Auteur: Reporterre