Moins connu du grand public que le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) est pourtant un gaz à effet de serre encore plus puissant. Sur un horizon de cent ans, il a un pouvoir de réchauffement de 25 à 30 fois plus important que le CO2. Une étude publiée en juillet 2020 par le Global Carbon Projet (GCP) indiquait que les concentrations de méthane dans l’atmosphère atteignent désormais 1 875 parties par milliard, un taux inégalé depuis au moins 800 000 ans.
Pour mieux observer et connaître le méthane, la Coalition pour le climat et l’air pur et le programme des Nations unies pour l’environnement (Unep) ont réalisé en commun un rapport, publié jeudi 5 mai.
Lire le rapport « Global methane assessment : benefits and costs of mitigating methane emissions »
Leur conclusion est étonnamment optimiste : selon eux, les émissions anthropiques de méthane (celles créées par les activités humaines) pourraient être réduites de 45 % en dix ans, permettant ainsi le respect de l’Accord de Paris sur le climat. Et cette réduction n’aurait pas que des effets bénéfiques sur le climat : elle en aurait aussi sur la santé humaine et les rendements agricoles.
Éviter 0,3 °C du réchauffement climatique global d’ici 2045
Commençons par le climat. Le rapport indique que les émissions anthropiques de méthane sont causées par les énergies fossiles (l’extraction, la transformation et la distribution du pétrole et du gaz à 23 % ; les mines de charbon à 12 %), les déchets (environ 20 %) et l’agriculture (l’élevage à 32 % et la riziculture à 8 %). Les auteurs proposent plusieurs solutions pour changer la situation.
Pour le secteur des énergies fossiles, ils mettent en avant la détection des fuites de méthane (c’est un gaz incolore et inodore), via des mesures satellites par exemple, et la réparation des installations industrielles concernées. Pour les autres secteurs, ils recommandent de séparer les déchets organiques des autres, afin qu’ils ne finissent pas dans les décharges, et suggèrent de changer l’alimentation du bétail dans les élevages. D’autres propositions « indirectes » sont évoquées, comme la réduction de la consommation de viande et le développement des énergies renouvelables.
D’après cette nouvelle étude, « environ 60 % » des mesures ciblées de réduction des émissions des méthane ont des « coûts d’atténuation faibles » et « un peu plus de 50 % d’entre elles ont des coûts négatifs – les mesures se rentabilisant rapidement en…
La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre