#MeToo gay et lesbien : « Sans écoute, la parole s’essouffle »

Quarante-huit mots sur Twitter et, vingt-six jours plus tard, Guillaume T., militant communiste de 20 ans, est retrouvé pendu dans sa chambre d’étudiant à Nanterre. Le 21 janvier 2021, il publiait une série de tweets, dont le premier dénonçait des faits de viol de la part d’un élu du PCF au Conseil de Paris, Maxime Cochard, et de son compagnon, Victor Laby, survenus trois ans plus tôt. « Je considère qu’ils ont profité de ma jeunesse, de ma naïveté », écrivait-il. Ce message allait susciter une nouvelle lame de fond sur les réseaux sociaux, déjà traversés par les vagues #MeToo et #MeToo inceste.

« C’était un moment particulièrement puissant et en même temps très déstabilisant », se souvient Romain Burrel, à l’époque directeur de la rédaction du magazine LGBTI+ Têtu. « Les mots de Guillaume et sa mort qui a suivi nous ont obligés à nous interroger sur le consentement, la ‘zone grise’ qui touche à l’ignorance, à l’innocence et à la manipulation dans nos relations », explique-t-il. Têtu consacre alors au consentement plusieurs articles et un dossier, enrichis de nombreux témoignages remontés à la surface de Twitter et d’Instagram. Le #MeToo gay, enfin ?


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Quelques mois plus tôt, un journaliste du média Vice, ­Matthieu Foucher, rédigeait une longue enquête, « À la recherche du MeToo gay », appelant à une « prise de conscience collective » face au « tabou persistant » autour des violences sexuelles et de leur dénonciation dans la communauté gay. Chez de nombreux militants, l’article imprime alors une douloureuse mais salutaire empreinte, semblant mettre fin à une longue ère de silenciation.

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Auteur: Hugo Boursier