Le lobby du secteur, soutenu par les pouvoirs publics, espère un retour du trafic d’avant crise, et entend renouer avec une croissance pourtant incompatible avec l’accord de Paris. Pourtant, certaines premières mesures sont à mettre en place de toute urgence pour mettre fin aux aberrations climatiques du transport aérien. Les vols intérieurs courts sont du ressort de l’Etat et pour bon nombre d’entre eux, il existe déjà une alternative ferroviaire moins polluante et moins émettrice en gaz à effet de serre (GES). Nous publions aujourd’hui un rapport qui revient sur les enjeux de la réduction du trafic aérien, et notamment des vols intérieurs courts.
Réduction du trafic aérien : il faut passer la seconde
Les émissions de CO2 du transport aérien en France sont estimées à 23,4 millions de tonnes en 2019. Bien que le secteur aérien ne soit pas le plus émetteur en CO2 au regard d’autres modes de transport, son poids climatique est souvent largement minoré par le lobby de l’aéronautique. En effet, pour calculer justement le coût sur le climat de ce mode de transport, il convient de ne pas se limiter à la seule comptabilisation des émissions de CO2 qu’il génère. L’aviation a aussi des impacts “hors CO2” sur le climat, liés notamment à l’émission à haute altitude d’oxydes d’azote, de vapeur d’eau et de particules fines. Ainsi, la dernière étude scientifique en date sur le sujet évalue que, pour avoir une idée du poids total du transport aérien dans le réchauffement climatique, il faudrait probablement multiplier par un facteur trois l’impact des seules émissions de CO2.
De plus, les perspectives de croissance du trafic rendent inatteignables les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’accord de Paris. Au niveau français, le trafic aérien a quasiment été multiplié par deux ces 20 dernières années (environ 87 millions de passagers transportés en 1998 contre 172 millions en 2018). Ce sont les vols internationaux qui concentrent la majorité de ces passagers et qui expliquent en grande partie cette dynamique ; les vols intérieurs (territoire métropolitain) ont…
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Auteur: Greenpeace France