Le Mexique a franchi une grande étape en élisant une première femme à la présidence. Dans une société à qui l’on doit le mot « machisme », il s’agit d’un changement tectonique.
La présidente désignée, Claudia Sheinbaum, hérite d’une charge difficile. Car les cartels de la drogue, l’influence croissante de la narcopolitique et la montée en flèche de la violence envers les femmes menacent la deuxième économie au sud du Rio Grande.
Depuis cinq ans, le nombre de meurtres dépasse les 30 000 annuellement. Et depuis la création d’un registre des disparitions en 1962, leur nombre excède les 100 000 — une estimation sans doute conservatrice.
Ils sont nombreux à croire que cette spirale de violence doit beaucoup au non-interventionnisme en matière de sécurité du président sortant, Andrés Manuel López Obrador. Son message de réconciliation — mettre fin aux effusions de sang par un accord avec certains des cartels les plus puissants et les plus violents — n’a donné aucun résultat tangible.
En fait, cette politique aurait plutôt permis aux groupes criminels de renforcer leur emprise sur la société. Jamais n’avaient-ils joué un tel rôle dans une élection — à l’approche du scrutin de dimanche, ils ont assassiné plusieurs dizaines de candidats, ainsi que des membres de leur famille et de leur équipe de campagne. Deux personnes ont même été tuées en plein bureau de vote.
Mais c’est toute la population qui a subi des niveaux record de violence et de crime — et de manière disproportionnée, les femmes. Elles sont les premières victimes d’une idéologie ambiante de masculinité toxique et de machisme.
Or , cette idéologie aurait été légitimée et exacerbée par le manque d’intérêt de l’administration du président López Obrador en matière de violence sexiste, contre laquelle il a consacré fort peu de ressources.
Durant son mandat, le président a souvent suscité la colère…
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Auteur: Amalendu Misra, Professor of International Politics, Lancaster University