Le 2 juin prochain, le Mexique élira la personnalité qui succédera à Andrés Manuel López Obrador (AMLO), qui ne peut se représenter. Deux femmes sont favorites : Xóchitl Gálvez (Parti Action nationale, droite) et Claudia Sheinbaum (Mouvement de régénération nationale, gauche, le parti du président sortant). Pour comprendre la situation politique de ce pays de près de 130 millions d’habitants, il est très utile de lire De la rue à la présidence : foyers contestataires à Mexico », d’Hélène Combes, directrice de recherche au CNRS rattachée au CERI Sciences Po Paris, qui vient de paraître aux éditions du CNRS. Cet ouvrage unique, fondé sur une longue enquête de terrain auprès de multiples militants, revient sur la longue marche d’« AMLO » jusqu’à la magistrature suprême. Nous vous présentons ici un extrait qui démarre par une journée de novembre 2006 qui fut l’apogée de la contestation menée par Obrador et les siens contre le résultat de la présidentielle tenue quelques mois plus tôt, qui s’était soldée par la victoire du candidat du PAN, Felipe Calderon. Claudia Sheinbaum est un personnage central de cette aventure victorieuse.
20 novembre 2006. Aujourd’hui a lieu l’investiture présidentielle. Le président est paré de son écharpe d’élu aux couleurs du drapeau mexicain. Le rouge, vert et blanc tranche sur son costume noir. Agrémentée d’un aigle, elle lui a été remise par une femme en habit traditionnel de la région d’Oaxaca. Une autre femme élégante et au visage ridé – la doyenne de l’assemblée sans doute – la lui passe autour du cou et, maladroite et émue, tarde à s’acquitter de cette tâche. Devant lui est posée la constitution, sur laquelle il prête serment. Il est entouré de ses ministres, six hommes et six femmes. En cette date anniversaire de la Révolution mexicaine, il débite un discours-programme qui vise à « transformer le Mexique en patrie…
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Auteur: Hélène Combes, directrice de recherche au CNRS rattachée au CERI Sciences Po Paris., Sciences Po