Michel Droit, pour mémoire

À l’heure où le climat et l’environnement se dérèglement à grande vitesse, à l’heure où l’on massacre des civils en Ukraine et à Gaza, où l’on détruit un peuple à petit feu en Chine, où l’on déporte en totalité les Arméniens du Haut Karabagh, où l’on réprime dans le sang au Soudan, à l’heure où, dans nos frontières hexagonales, l’hôpital et l’école publique sont dévastés par les coupes budgétaires, la grande pauvreté et les inégalités à des niveaux sans précédent depuis longtemps, la jeunesse méprisée, angoissée et psychiatrisée dans des proportions elles aussi sans précédent, de quoi croyez-vous qu’on se préoccupe dans cette petite Suisse pouilleuse – et pourtant dotée de la sixième puissance économique mondiale – qui se nomme la France ? De l’abaya des lycéennes ? Non, le problème est réglé… jusqu’à la prochaine panique morale vestimentaire. C’est toutefois dans un registre voisin que se lâche, en grande fanfare, la « vie intellectuelle » et le « débat démocratique » que le monde entier nous envie (ou plus précisément : qu’on a envie qu’il nous envie) : celui de la panique morale, esthétique cette fois-ci, mais qui partage avec la précédente un solide socle commun : la haine raciale…


On nous apprend donc par sondage – ce qui implique qu’un agent social a voulu faire poser ces questions, et qu’une entreprise privée a accepté le (très sale) travail – que « 63% des Français » jugent que le choix d’Aya Nakamura pour l’ouverture des Jeux Olympiques est « une mauvaise idée » – ce que de nombreux médias traduisent sans vergogne en affirmant que lesdits 63% « sont contre » cette artiste, qu’ils « s’opposent » ou qu’ils « refusent » sa présence aux JO. Il n’a jamais été et ne sera jamais question, pour nous, de mettre un pied dans les eaux marécageuses de ce genre de débats – « Pour ou contre…

La suite est à lire sur: lmsi.net
Auteur: Pierre Tevanian