Michel Vaillant roule pour les Démocrates

Le héros, créé au milieu du siècle dernier par Jean Graton, a abordé en 2012 une nouvelle « saison » révélée au rythme d’un album par an. On ignore jusqu’où ira ce projet, mais les dix opus parus permettent de dresser un bilan d’étape : le nouveau Michel Vaillant est plus vieux, plus soucieux et plus politique.

Il semble évadé d’une autre époque, arraché à un âge d’or de la bande dessinée, comme beaucoup d’autres d’ailleurs. Mais ses copains les Schtroumpfs, Blueberry et Lucky Luke paraissent plus intemporels. Il y a quelque chose de daté chez Michel Vaillant, à commencer par le prénom. Le patronyme, aussi, semble taillé pour les rêves des enfants d’autrefois. Michel Vaillant a disputé sa première course en 1957 dans le journal Tintin, celui « des jeunes de 7 à 77 ans »… qui ont donc aujourd’hui, si nos calculs sont exacts, de 71 à 141 ans.

Michel Vaillant a connu Fangio, Lauda et Schumacher, a couru contre les Hill et les Villeneuve pères et fils, et il a gagné dans toutes les disciplines de la course auto. Son créateur Jean Graton (1923-2021) a passé la main à son fils Philippe en 2004, après avoir inventé tout un monde parallèle où vit un pilote français surdoué, éternellement jeune, dont la famille d’industriels avant-gardistes produit des autos imbattables, les Vaillante. L’excellent Michel se voit défié par un coéquipier, l’héroïque Steve Warson, un Américain qui vend du rêve.

Vaillant passe la seconde

En 2012, alors que l’univers Michel Vaillant semble un peu figé dans un bidon de Castrol rancie – et d’ailleurs mal servi par une adaptation filmique en demi-teinte[1] – Philippe Graton décide de changer de siècle. Entouré par une équipe d’auteurs, il lance chez l’éditeur Dupuis une « saison deux », empruntant ainsi le vocable très moderne des séries télévisées. Michel Vaillant pilote toujours, mais il approche des quarante ans et se voit affublé d’un fils lycéen. Il continue à gagner sur toutes sortes de voitures et court peu en F1 où sa présence apparaît de toutes façons incongrue depuis longtemps – en fait, depuis la starification de la discipline sous Prost et Senna. 

La nouvelle « saison » est sombre, on y devine des inspirations audio-visuelles venant notamment des James Bond de Sam Mendes, mais on pense surtout aux sagas qui ont fait les beaux jours de la bande dessinée franco-belge au tournant du siècle, Largo Winch et XIII en tête. Ce nouveau projet développe des intrigues…

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Auteur: Pierre Bonnay