Là où ils sont tombés ensemble. Avant son entrée au Panthéon, accompagné de son épouse Mélinée, c’est au mont Valérien que Missak Manouchian a été veillé, mardi 20 février au soir. Là où il fut fusillé avec 21 autres résistants de son groupe – excepté la seule femme, Olga Bancic, guillotinée en Allemagne le 10 mai 1944. Vingt-deux femme et hommes, dont les noms seront désormais gravés dans la crypte du Panthéon, à l’entrée du caveau 13 où reposera Manouchian.
Tous appartenaient aux FTP-MOI – Francs-tireurs et partisans-Main d’œuvre immigrée, une unité de la Résistance communiste composée en grande partie d’étrangers, de réfugiés et d’immigrés. Manouchian les avait rejoints en février 1943, avant d’en devenir chef militaire en août. Tous furent arrêtés en novembre 1943, au terme d’une filature qui dura trois mois, conduite par la deuxième brigade spéciale des Renseignements généraux. Jugés lors du procès de l’Affiche rouge, sur laquelle les nazis avaient placardé le visage de dix d’entre eux, des étrangers et des juifs désignés comme « l’armée du crime ».
Vingt-deux noms, plus un. Celui de Joseph Epstein, juif polonais et membre des brigades internationales, responsable militaire des FTP d’Île-de-France et supérieur de Manouchian, arrêté avec lui le 16 novembre 1943. Malgré son rôle central, le faux acte de naissance qui le nommait Estain, né près de Bordeaux, lui réserva un autre sort : impossible de faire d’un Français non juif le principal accusé de l’Affiche rouge. Il fut jugé dans un procès moins médiatisé et fusillé le 11 avril 1944.
Faire entrer au Panthéon le premier résistant communiste et étranger
Quatre-vingts ans après leur exécution, Emmanuel Macron accomplit un geste longtemps attendu : faire entrer au Panthéon le premier résistant communiste et étranger, rappelant ainsi que « la France, c’est l’universalisme, c’est…
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Auteur: Béatrice Bouniol