« Conseiller en mission locale, c’est le plus dur et le plus beau des accompagnements », résume Pauline. Après avoir suivi une formation dans l’insertion professionnelle, la quarantenaire a travaillé dans deux organismes ariégeois. Son rôle en tant que conseillère : accompagner les jeunes de 16 à 25 ans dans leur insertion sociale et professionnelle. « On prend la globalité de la personne », résume-t-elle.
Cette « globalité » de la prise en charge va bien au-delà de la recherche d’emploi : soutenir les jeunes dans leurs démarches administratives, leur conseiller des formations, les aider à trouver un logement ou à passer le permis si besoin, etc. Cet accompagnement « personnalisé » est permis par l’ancrage des missions locales au plus près des réalités locales : on en compte plus de 400 dans toute la France, recevant chaque année plus d’un million de jeunes. Ce modèle risque-t-il de disparaître ?
Au fil des réformes, de celle de France Travail au versement du RSA sous condition en passant par celle de l’assurance-chômage maintenue par le gouvernement malgré la dissolution de l’Assemblée, certains conseillers craignent de voir disparaître cette prise en charge globale au profit d’une autre, axée sur un seul objectif, omniprésent dans le discours gouvernemental : faire en sorte que ces jeunes en insertion acceptent un emploi, et le plus vite possible.
Les conseillers constatent la mise en place progressive de davantage de surveillance et d’objectifs quantitatifs à atteindre, parfois au détriment des jeunes qu’ils accompagnent. La loi « plein-emploi », promulguée en décembre dernier, rattache désormais les missions locales au réseau France Travail. Cela aggrave l’inquiétude des salariés des missions locales quant à l’avenir de leur service public de proximité. Pour Nicolas, conseiller à Marseille depuis sept ans et élu Force ouvrière (FO) au CSE, « il y a un glissement de…
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Auteur: Lisa Noyal