« Moi aussi, je suis capable de le faire » : quand les paysannes s'approprient les tracteurs

Le Bourg (Lot), reportage

« En arrivant, j’ai voulu aller acheter des gants. Regardez ce que j’ai trouvé », s’exclame Adeline Garric, 42 ans, jetant avec dépit sur la table une paire de gants turquoise. « J’ai de toutes petites mains, et impossible de trouver des gants sérieux. Je trouve ma taille soit au rayon enfant, soit du côté des gants “pour rosiers”. » L’anecdote tombe à pic.

Cette journée grise et venteuse du mois de mars est consacrée à une formation dispensée par l’Association pour le développement de l’emploi agricole et rural (Adear) du Lot. Au programme : « Mécanique du tracteur, devenir autonome ». Les stagiaires, toutes des femmes, sont paysannes. La plupart utilisent un tracteur tous les jours.

Les participantes s’installent autour d’une grande table, dans les effluves de café, de bois aggloméré et de fumée. Un poêle réchauffe la salle. Celle-ci est gracieusement prêtée par la ferme de la Rauze, une exploitation paysanne collective dont est issue une des stagiaires : Adeline Marion, 35 ans, cheveux bruns coupés court et chemise à carreaux rustique. Aux côtés des deux Adeline, il y a Magalie Lejaille, 36 ans, qui s’occupe de la pépinière d’arbres fruitiers dans une ferme collective, et Justine Rossi-Engelibert, 41 ans, paysanne-boulangère, qui travaille en Gaec avec son conjoint.

Toutes installées dans le Lot, elles ont le même objectif : l’autonomie et la confiance au volant d’un tracteur. La formatrice Flora Farruggia, 30 ans, boucles brunes et grands yeux bleus, est spécialisée dans la mécanique des voitures et des tracteurs depuis des années. Projetant de s’installer en élevage laitier, elle anime pour l’instant des formations (mixtes et non-mixtes) pour l’Atelier paysan, une coopérative qui accompagne les paysans dans la construction d’outils agricoles par le biais de formations.

Après les présentations de rigueur, Flora lance un…

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Auteur: Natacha Marbot