Moins de produits, moins d'Amazon !

Réduire la production de produits non-alimentaires est un enjeu déterminant de lutte contre le dérèglement climatique et pour la préservation des droits humains. Les secteurs textile et électronique sont parmi les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Leur production représente 80 % à 95 % de leur empreinte carbone et elle continue d’augmenter : de 200 % pour le secteur textile depuis les années 2000 et de 48,5 % entre 2017 et 2020 pour l’électronique.

Les enseignes de ces secteurs ont bien sûr leur part de responsabilité, mais l’explosion de la vente en ligne constitue la principale cause d’augmentation de la production. Un succès qui repose sur les pratiques agressives des grandes plateformes : diminution des prix, livraison en 24h, nombreuses références disponibles, optimisation fiscale. Avec pour conséquences des faillites de petits commerces, des pertes d’emplois et des conditions de travail dégradées.

Amazon commercialise plus d’un milliard de produits chaque année en France et caracole en tête des ventes en ligne sur les deux types de produits les plus polluants – électronique et textile. L’objectif d’Amazon est clairement annoncé : distribuer plus de produits, moins chers pour tuer la concurrence et être le seul magasin de la planète. Une fois la concurrence supprimée, les prix des produits pourront augmenter.

L’expansion d’Amazon repose en premier lieu sur l’absence de régulation du secteur. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, l’enjeu a été de stopper les nouveaux entrepôts. Ces sites sont les bases arrière des plateformes, nécessaires pour augmenter leur stock et le nombre de références disponibles afin de constituer le plus grand catalogue de marchandises possibles et en quantité. Moins nombreux ils sont, plus limitée est la distribution de ces produits, et les impacts sociaux et environnementaux qui l’accompagnent.

En France, aucune régulation n’encadre la mise en place de ces nouveaux entrepôts. Le gouvernement et les député·es de la majorité ont refusé de mettre en place un moratoire sur les entrepôts de la vente en ligne en 2019, 2020 et 2021. Mais grâce à la mobilisation citoyenne, seul l’entrepôt de stockage Amazon d’Augny (Moselle) a été construit depuis 2019. Les projets de Lyon-Saint-Exupéry, Montbert, Petit-Couronne et Ensisheim ont été repoussés – pour n’évoquer que les victoires contre les centres de distribution qui assurent le stockage des produits.

Si Amazon se concentre sur l’ouverture de nouvelles agences du…

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Auteur: Etienne Coubard