Moins vite, moins haut, moins loin : le secteur de l'aviation doit atterrir

Le collectif Pensons l’aéronautique pour demain (PAD), fondé en septembre 2020, est constitué de salariés, syndicats, chercheurs, étudiants, riverains et citoyens. Il défend une transition sociale et écologique de l’aéronautique.


Pourrons-nous réduire l’impact du changement climatique de façon juste si nous ne donnons pas la priorité à la satisfaction des besoins socialement utiles ? Aller où on veut, quand on veut par voie d’air, est-il encore acceptable ? Dans cette perspective, la question du développement sans fin du transport aérien mérite d’être interrogée sans détour. Car l’avion reste, à l’heure d’utilisation, le mode de transport le plus polluant.

Aujourd’hui, les constructeurs Boeing et Airbus fondent leurs prévisions de production sur une croissance du trafic aérien de 4 % par an dans les vingt-cinq années qui viennent ; ce qui conduirait à transporter près de 12 milliards de passagers en 2050 et à fabriquer, en conséquence, des dizaines de milliers d’aéronefs. Même en intégrant les améliorations technologiques qui peuvent encore optimiser les performances (de 1 à 1,5 % par an, en termes d’efficacité — consommation, fuselage, etc.), cette croissance ne ferait qu’augmenter la contribution, déjà significative, de l’aviation au réchauffement climatique du fait des effets rebonds, notamment l’augmentation du nombre de vols.

Comme les autres secteurs d’activité, l’aviation doit pourtant prendre toute sa part dans la bifurcation énergétique et écologique. D’autant plus que le transport aérien est un mode de déplacement particulièrement inégalitaire : si un peu plus de 4 milliards de personnes ont voyagé en avion en 2019, près de 90 % des hommes et des femmes qui peuplent notre planète n’ont jamais emprunté ce moyen de transport. Et 1 % des passagers, les plus riches, ont à eux seuls consommé 50 % des vols.

Moins vite, moins haut, moins loin

Continuer à nous déplacer comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant revient à choisir entre la préemption des terres arables pour produire des agrocarburants ou la construction massive, en France particulièrement, de centrales nucléaires pour produire l’électricité nécessaire à la fabrication d’e-carburants ou d’hydrogène pour avion dit « décarboné ». Sans oublier que la faisabilité technique de ce dernier est, aujourd’hui et pour les vingt-cinq années qui viennent, largement sujette à caution. Même si les promesses qui accompagnent ce projet se traduisaient en actes, il…

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Auteur: Reporterre