« Mon cerveau brûlait » : le combat d'un homme hyper sensible aux ondes face à l'État

Entrepierres (Alpes-de-Haute-Provence), reportage

Au fur et à mesure que l’on suit la route tortueuse de la forêt domaniale du Vanson, les barres de réseau sur le téléphone portable s’évanouissent, et un message d’erreur s’affiche : « Pas de connexion ».

Et pour cause : cette forêt de pins, située sur la commune d’Entrepierres, dans les Alpes-de-Haute-Provence, abrite l’une des dernières zones encore considérées comme « blanches » ou « grises », c’est-à-dire n’ayant pas ou peu de réseau de téléphonie mobile. Des zones que le plan gouvernemental « New Deal Mobile », lancé en 2018, tend à vouloir résorber pour généraliser la couverture 4G sur tout le territoire français.

Pourtant, c’est bien en raison de l’absence de réseau que Philippe Tribaudeau, 63 ans, a élu « domicile » dans cette forêt, il y a près de dix ans. Ancien professeur de technologie au collège près de Dijon, Philippe a dû tout quitter début 2010.

Deux ans plus tôt, ses troubles avaient commencé, raconte-t-il à Reporterre, installé à l’ombre des arbres de son campement : « Quand j’ouvrais un ordinateur, mon cerveau se mettait à brûler, comme des milliers de petites aiguilles plantées dans mon crâne ». Philippe attribue ses troubles à l’exposition aux ondes électromagnétiques, et met un mot sur son mal : l’électrohypersensibilité (EHS), aussi appelée « hypersensibilité électromagnétique ».

Priorité au « droit à la santé » pour la justice

Rapidement, Philippe est mis en retraite anticipée pour invalidité et se voit accorder une allocation adulte handicapé. Il erre alors pendant des années entre plusieurs hébergements provisoires, avec sa compagne Laure Birgy, avant de s’installer illégalement dans la forêt du Vanson, sur une parcelle de l’Office national des forêts (ONF).

Sur son campement, le confort est plus que sommaire : deux petites caravanes, une faisant office de…

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Auteur: Raphaëlle Lavorel