« Mon JPP d'amour » : un hommage d'Acrimed

À propos d’une cloche

Le JT de JPP est né bien avant Acrimed (1996), en 1988, au lendemain de la privatisation de TF1. Nouveau propriétaire, le bétonneur Francis Bouygues, écarte Yves Mourousi et Marie-Laure Augry, qui présentaient en binôme le « 13 heures » et dont l’indépendance et l’hostilité à la privatisation de la chaîne étaient notoires. Il choisit Jean-Pierre Pernaut pour leur succéder. Ce dernier justifie ce choix en des termes à peine flatteurs :

[…] Francis Bouygues, qui a eu l’intelligence, en rachetant TF1, d’expliquer qu’il n’y avait pas de grande chaîne de télévision dans le monde sans information forte. Que pour avoir une info forte, il fallait qu’elle soit crédible. Et que pour qu’elle soit crédible, il fallait qu’elle soit indépendante. Il a décidé de mettre une sorte de cloche à fromage sur l’info de TF1 pour la protéger de toute pression extérieure. En trente-trois ans, je n’ai jamais eu une intervention politique ou économique. C’est une liberté inouïe, grâce à Francis Bouygues, puis à son fils Martin Bouygues. J’ai fait mon métier en totale liberté.

(Interview par Nicolas Charbonneau, Le Parisien, 25/09/2020)

Merci patron ! On ne s’attardera pas trop sur la nature de cette « cloche à fromage », mais on ne niera pas que l’info de TF1, du moins son JT de 13h, est bien sous cloche depuis 32 ans, c’est-à-dire sous le contrôle de Jean-Pierre Pernaut, « en toute liberté ». La liberté chez Bouygues, d’autres en ont fait une expérience plus amère ; gageons que l’exercice par JPP de cette « liberté inouïe » n’a pas dû trop effaroucher sa hiérarchie.

« La France des sabots et des forgerons »

C’est ainsi qu’en début 2018, la journaliste Mémona Hinterman, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), avait qualifié le JT de JPP. Ce dernier l’avait très mal pris et de façon assez peu diplomatique en tweetant : « Concernant le JT de 13h, qui peut dire ou écrire des conneries pareilles ? » Et pourtant, le culte des…

Auteur: Jean Pérès Acrimed
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