Mon sexe est-il mon genre ?

Les notions de sexe et de genre nourrissent régulièrement des débats : pour ou contre le mariage pour les personnes de même sexe, pour ou contre les thérapies de conversion, pour ou contre les transitions de genre pour les personnes mineures, etc.

Ces clivages paraissent d’autant plus insolubles que tous les camps agitent l’étendard de la science ou de la nature comme des arguments inébranlables. Alors, qu’en est-il ? Que sont le sexe et le genre, et que disent-ils de nous ?

Deux sexes ?

Tout le monde l’a appris : il y a deux sexes. Les femmes d’une part et les hommes d’autre part. Ils répètent un ordre naturel, distinguant femelles et mâles. Mais derrière cette évidence apparente, se cache une réalité bien plus compliquée.

Les individus d’une même catégorie peuvent se montrer très hétéroclites. Prenons le cas de la testostérone, l’hormone considérée comme responsable des traits masculins. Chez les hommes (cissexuels – c’est-à-dire ceux dont le genre assigné à la naissance correspond à leur genre ressenti), ses taux varient de 119 à 902 ng/dL. Les femmes (cissexuelles) présentent des taux systématiquement inférieurs : 32,6 ng/dL en moyenne, mais pouvant dépasser les 60 ng/dL.

Cependant, à y regarder de plus près, il y a parfois plus de différences entre deux hommes, qu’entre une femme et un homme. Les hommes aux taux de testostérone les plus bas ont ainsi un taux beaucoup plus proche de celui des femmes aux taux les plus élevés que de celui des hommes aux taux les plus élevés (deux fois plus haut que ces femmes et sept fois moins haut que ces hommes). Si ce constat ne remet pas en cause la dichotomie sexuelle, il amène à relativiser son importance. Chacune des deux catégories est hétérogène en elle-même.

Il faut encore revoir à la hausse cette ambiguïté des deux sexes, puisque la nature ne fait pas uniquement des « femmes/femelles » et des « hommes/mâles », mais…

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Auteur: Benjamin Pastorelli, Docteur en psychologie, Université de Bourgogne