Mondial, JO, Tour de France… L'overdose de compétitions climaticides

Dans un monde bouleversé par le changement climatique, est-il toujours souhaitable d’organiser de grandes compétitions sportives ? Alors que la Coupe du monde au Qatar va débuter, Reporterre a mené l’enquête. La deuxième partie est ici.


• Cette enquête est diffusée en partenariat avec l’émission La Terre au carré, de Mathieu Vidard, sur France Inter. Vous pouvez écouter l’émission sur la démographie ici, avec le journaliste Alexandre-Reza Kokabi, Carole Gomez, directrice de recherche à l’IRIS en géopolitique du sport et Pierre Rondeau, spécialiste de l’économie du sport.


Stades climatisés et à usage unique, « navettes » en avion pour se rendre aux matchs… La Coupe du monde au Qatar, qui se déroule du 20 novembre au 18 décembre, jette une lumière crue sur les dérives écologiques du sport business et de ses grandes messes : les compétitions continentales et internationales. « Ces évènements rassemblent des centaines de milliers de personnes venant du monde entier qui, pendant quelques semaines, voyagent et consomment, sur des sites parfois tout juste sortis de terre », observe la géopolitologue Carole Gomez, spécialiste des conséquences du sport sur les relations internationales.

Dans leur sillage, les émissions de gaz à effet de serre explosent, notamment en raison des déplacements en transport aérien. La Fédération internationale de football association (Fifa) évalue celles du Mondial au Qatar à 3,6 millions de tonnes équivalent CO2, autant que les émissions de l’Islande et du Monténégro pendant un an. Les précédentes éditions en Russie, au Brésil et en Afrique du Sud étaient déjà désastreuses, avec des émissions supérieures à 2 millions de tonnes équivalent CO2.

Ces chiffres, sous-estimés et difficiles à appréhender, représentent une contribution concrète et palpable aux dérèglements du climat.

Et des destructions directes. Les infrastructures (enceintes sportives, hôtels, autoroutes, aéroports, etc.) sont réalisées au détriment d’espaces naturels. Pour les Jeux olympiques d’hiver en Russie — organisés en 2014 dans une station balnéaire — la société publique Olympstroy a construit une autoroute à travers les forêts du Caucase, dont certaines parties sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco. En Corée du Sud, quatre ans plus tard, la forêt du Mont Gariwang, constituée d’arbres millénaires et considérée comme sacrée, a été détruite pour des pistes de ski. Une fois les athlètes rentrés chez eux, la province du…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi Reporterre