Montagne d'or en Guyane : l'hypocrite opposition du gouvernement

La position du gouvernement à l’égard du projet minier de la Montagne d’or en Guyane est de plus en plus contradictoire. Mercredi 3 février, trois ministres — Barbara Pompili à la Transition écologique, Sébastien Lecornu pour les Outre-mer et Agnès Pannier-Runacher en tant que ministre déléguée à l’Industrie — se sont réunis pour signer un communiqué de presse annonçant « un recours contre la décision du tribunal administratif de Cayenne ». Celle-ci enjoignait l’État à renouveler les concessions de la compagnie minière.

Hasard du calendrier ou maigre tentative de contre-feu ? Leur communiqué a été publié le jour de la condamnation de l’État pour inaction climatique dans le cadre de l’Affaire du siècle, alors même que leur recours a été déposé auprès de la cour administrative d’appel de Bordeaux dix jours plus tôt, lundi 25 janvier. Ce délai laisse planer un sérieux doute quant à la réelle volonté du gouvernement de mettre un terme à ce projet minier — et non de s’en servir comme d’un faire-valoir environnemental.

En 2019, la compagnie de la Montagne d’or saisissait le tribunal administratif de Guyane pour contester le rejet implicite opposé par le ministère de l’Économie, en charge des mines, à ses demandes de renouvellement de deux concessions minières. Sans titre minier, le consortium russo-canadien Nordgold-Columbus Gold ne pourrait mener à bien son projet d’exploitation d’un gisement d’or primaire, situé entre deux réserves biologiques dans l’ouest de la Guyane. L’absence de réponse du ministère dans un délai de deux ans équivalait alors à un rejet, implicite.

Le rapporteur public a noté l’absence de « pertinence » des arguments développés par l’État

Mais devant le juge administratif le 3 décembre 2020, aucun représentant du ministère n’était présent pour défendre cette position. Le rapporteur public notait alors la « faiblesse » et l’absence de « pertinence » des arguments développés par l’État dans son rapport censé justifier de son refus de renouveler les concessions.

Dans sa décision du 24 décembre 2020, le juge…

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Auteur: Hélène Ferrarini Reporterre