Montpellier : des distributions alimentaires tentent la passerelle entre solidarité et émancipation sociale

Avec ces distributions alimentaires, la libraire montpelliéraine “La Mauvaise Réputation” nous rappelle que la solidarité n’est pas un synonyme de la charité.

Tous les samedis de 15h à 19h, la librairie montpelliéraine “La Mauvaise Réputation” (20 rue Terral), ouvre ses portes à l’Association pour l’Égalité Solidaire, l’Autogestion et l’Entraide (AESAE), créée pour cette initiative. La chose se déroule en deux temps : l’accueil, de 15h à 17h, de celles et ceux qui ont des produits de première nécessité à donner (nourriture, produits d’hygiène et vêtements). Puis la distribution de ces denrées, auxquelles chaque personne en situation de précarité peut accéder sans justificatif particulier, de 17h à 19h. Le tout dans le respect des mesures sanitaires, soit avec masques, gel hydroalcoolique et mesure de distanciation.

Anne, une des personnes à l’origine de cette nouvelle association tient à replacer la démarche dans un cadre politique : « Pour nous, la solidarité fonctionne avec la notion d’autogestion. On recense, avec les bénéficiaires les besoins, et on trouve des solutions avec eux. C’est une démarche de solidarité de classe, où on aimerait que les gens, plutôt que de se sentir redevables, s’investissent et prennent les choses en main. » On sent qu’il ne s’agit pas ici de faire ou de donner l’aumône, mais bien de s’épauler dans les difficultés de la période, en se hissant vers l’égalité sociale. « Ici, on ne stocke rien, reprend la militante. On collecte pendant deux heures et les gens viennent se servir à leur guise. S’il y a du reste alors il est redistribué à d’autres endroits qui sont dans le même type d’état d’esprit. »

De réseaux militants en réseaux militants, le mot tourne, que ce soit dans les collectifs de soutiens aux migrants ou dans les associations féministes. Mais pas seulement, puisque certains ont été aiguillés…

Auteur: Le Poing
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