Montpellier : la lutte contre le pass sanitaire sur un point de bascule

Des milliers de personnes dans la rue, un cortège scindé en deux, un « leader » avec un groupuscule d’extrême droite comme service d’ordre et une manif’ sauvage contrevenant aux ordres du préfet : récit d’une étrange manifestation.

Sous un soleil de plomb et une chaleur caniculaire, dix mille personnes convergent vers la place de la Comédie. Il est quatorze heure moins dix, et l’emblématique place montpelliéraine fourmille d’une faune variée : des jeunes, des vieux, des familles, des gilets jaunes, des militants anticapitalistes et antifascistes, beaucoup de primo-manifestants. Les discours aussi, y sont divers. Des syndicalistes de Solidaires tractent un appel à la grève de la fédération SUD-Santé-social contre le pass sanitaire, dénonçant une casse de l’hôpital public par les précédents gouvernements. « Rendre les tests PCR payants pour les non vacciné·e·s, c’est dégrader l’accès au dépistage pour les populations précarisées », peut-on y lire, ainsi qu’une dénonciation du contrôle et de la restriction des libertés individuelles.

Plus loin, un groupe de parents s’interrogent sur les effets des vaccins sur leurs enfants, et craignent une rentrée scolaire houleuse, même si pour l’instant, le gouvernement a annoncé qu’il ne serait pas obligatoire pour aller en classe. « On n’est pas à un retournement de veste près… » commente quelqu’un ironiquement. Une poignée d’illuminés antisémites essaient de convaincre qui veut bien les entendre que « le forum mondial de Davos et les sionistes sont en train de préparer le great reset », ou, plus délirant encore, que « les sionistes ont placé Hitler au pouvoir pour instaurer le nouvel ordre mondial » (beau kamoulox n’est-ce pas?). Quelques pèlerins perdus distribuant des tracts conspirationnistes à tendance antisémite tels que la Rose Blanche, ou RéinfoCovid, site tenu par le sulfureux Louis Fouché. Bref, une faune hétéroclite, un flou artistique étrange qui rappelle les premiers jours des gilets jaunes, y compris dans les chants : le « On est là même si Macron ne veut pas » raisonnera une bonne partie de l’après-midi, avec les désormais traditionnels « liberté ! », et « le pass sanitaire, on n’en veut pas ».

Au moment où la manifestation se met en branle en direction de la Préfecture, un cortège – plutôt fourni – , clairement antifasciste et anticapitaliste se forme, et commence à tambouriner ses slogans : « À Bas, l’État, les flics et les fachos », « anti,…

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Auteur: Le Poing