Montpellier : Le SCUM fait voter la fin de la sélection à Paul Valéry, victoire ou enfumage ?

Le 10 janvier dernier, le Syndicat de combat universitaire de Montpellier (SCUM), faisait voter en Conseil des études et de la vie universitaire (CEVU) une motion «  supprimant de fait toute forme de sélection à l’entrée en Licence et en Master pour la rentrée de septembre 2024 ». Si le syndicat crie victoire, d’autres voix s’élèvent pour dénoncer l’impossibilité d’appliquer une telle motion

«  Le Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire (CEVU) de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, réuni ce mardi 10 janvier 2023, décide de ne pas fixer de capacités d’accueil en Licence et Master pour l’année universitaire 2024-2025.[…]

Nous refusons aujourd’hui de voter des capacités d’accueil au sein de notre université tant que le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR) refusera d’attribuer à notre établissement une dotation budgétaire pérenne à la hauteur de nos besoins. »

Cette motion, relayée sur un communiqué du SCUM, est présentée par le syndicat comme une « victoire historique ». Le but de la manœuvre est simple, selon Fabien Bon, dirigeant historique du SCUM, interrogé dans les colonnes de l’Humanité : « On n’a pas d’argent, on ne s’adapte pas en accueillant moins d’étudiants, il faut faire l’inverse, ne pas accepter de fixer des capacités d’accueil tant qu’on a pas les moyens nécessaires pour le faire. »
Il faut dire que le contexte budgétaire de l’université Paul Valéry est pour le moins tendu ; à la suite d’un audit de la commission européenne pour une fac dont les finances sont dans le rouge, des crédits destinés à l’ouverture de places en Master vont être supprimés.

«  Cela signifie un déficit total de 4,5 millions d’euros sur l’année 2022, et un budget initial 2023 en déficit de 11 millions d’euros. », pouvait-on lire dans communiqué de FO ESR, le 6 janvier dernier.

Pour le SCUM, cette décision votée en CEVU n’est pas symbolique, mais engageante pour l’université. Celle-ci ne devrait normalement pas définir le nombre de places en licences et masters pour la rentrée 2024.

Ce qui supprimerait donc la sélection sociale via Parcoursupp, dont l’application va être étendue aux masters à partir de la rentrée prochaine avec la plateforme Parcoursupp Master. Mais le syndicat nuance : «  Il est probable que le Ministère de l’Enseignement Supérieur tente de contraindre juridiquement l’université à violer ses propres décisions », ou qu’un tribunal administratif…

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Auteur: Le Poing