Mort de Wissam El-Yamni après son interpellation par la police

C’est l’histoire d’un homme qui est menotté dans le dos le jour de l’an et qui 10 minutes plus tard se retrouve dans le coma avec des multiples fractures, des marques de strangulation. Les policiers, eux, n’ont pas la moindre égratignure. Cet homme est aujourd’hui dans un cercueil et c’était mon frère.

Où nous en sommes ?

Cette question, on nous la pose depuis 10 ans et depuis 10 ans nous disons que nous voulons la vérité. Nous répondrons la même chose peut être dans 20 ans. Nous considérons que tant que les 3 témoins du couloirs du commissariat ne seront pas entendus, elle ne sera jamais reconnue.

Comment se sont passées ces 10 dernières années ?

Nous avons perdus des amis mais nous en avons gagnés de meilleurs et vous en faites partie ?. Nous avons perdu nos illusions mais nous avons gagné des idées claires.

Avons nous fait le deuil ?

Avant de tourner la page il faut écrire l’histoire comme disait un ancien du Mouvement Immigration Banlieue. On tournera la page le jour où la vérité sera reconnue, c’est-à-dire peut être jamais. C’est triste mais on ne peut pas fermer les yeux, nos yeux sont bloqués, ouverts.

Avons nous prévu des choses pour les 10 ans ?

On a estimé que cette commémoration devait se dérouler différemment. On a fait en sorte que le souvenir de Wissam résonne dans toute la ville de Clermont-Ferrand. Les banderoles ont vite été enlevées par la police, plus prompte que lorsqu’il s’agit d’aller témoigner devant des magistrats, mais ce n’est pas grave. Comme dirait Barthes une photo ne représente pas ce qui n’est plus mais ce qui a été, l’acte de résistance pénètre l’infini. Les membres du comité ont reçu un super accueil, des coups de klaxon et des poins levés en soutien, ça fait trop plaisir ! Ces actions se sont démultipliez partout en France sur des lieux de passages. Comme tu sais le pouvoir est logistique, dans les flux, il n’est pas dans les bâtiments ni dans les personnes.

Et maintenant ?

Et maintenant, comme hier, comme aujourd’hui, comme demain, on fera ce qu’on devra faire, avec de l’expérience et un réseau toujours plus importants. On fera en en sorte que le coût de la mort de Wissam et de tous les Wissam et de tous ceux pour qui Wissam n’est juste la partie visible de l’iceberg, et que le coût d’avoir couvert sa mort, car sa morte est couverte en Côte aujourd’hui, ne soit pas nul. Perdant perdant. On cherchera à aider dans la mesure du possible ceux qui se battent pour des droits tout en cloisonnant car il…

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Auteur: lundimatin