Motos à Paris : se garer devient payant

La peinture est encore fraîche : « PAYANT », peut-on lire à côté des emplacements réservés aux scooters et motos à Paris. Pour les résidents, il en coûtera désormais 45 euros (pour trois ans) pour stationner leurs deux (ou trois) roues thermiques dans leur quartier et 2 à 3 euros par heure, partout ailleurs, intramuros. Moitié moins que pour les voitures.

L’idée a germé l’été dernier. Initialement prévue pour entrer en vigueur le 1er janvier 2022, les motards parisiens ont bénéficié d’un léger sursis, mais les nouvelles inscriptions qui ont recouvert le bitume ne trompent pas : la mesure entrera bien en application avec la rentrée scolaire. « Elle montera en charge progressivement, le temps que l’organisation se mette en place », dit David Belliard, l’adjoint à la maire de Paris chargé de la mobilité. Mais tout conducteur d’un véhicule deux-roues thermique s’expose, dès le 1er septembre, à une amende de 25 à 37,5 euros s’il ne s’acquitte pas de cette redevance.

Objectif : inciter les conducteurs à opter pour des véhicules moins polluants. Car seuls seront exonérés les professionnels du soin à domicile, les véhicules utilisés par une personne handicapée et… les deux-roues électriques.

« Lutter contre la pollution »

C’est une « mesure de santé publique », se réjouit Tony Renucci, directeur de l’association Respire. Réduire le nombre de véhicules thermiques permet de limiter les pollutions de l’air et sonores. « Objectivement si je raisonne à froid, je comprends cette mesure. Je vais survivre, mais cela m’embête », réagit Renaud, motard depuis vingt ans. « C’est pour lutter contre la pollution, bien sûr, c’est quelque chose que je comprends », ajoute Stéphane, un autre motard rencontré quelques mètres plus loin. « C’est aussi une règle d’équité, cela fait bien longtemps que le stationnement pour les voitures est payant. Certes, les scooters et les motos prennent moins de place, mais ils génèrent les mêmes nuisances », précise Tony Renucci.

Côté motards, ce sont plutôt les prix qui coincent. « Les prix proposés sont exorbitants, fustige Jean-Marc Belotti, coordinateur Paris petite couronne de la Fédération nationale des motards en colère. Dans certains quartiers, le stationnement coûte 3 euros par heure, quand le tarif Smic horaire net est de 8 euros ! » Dénonçant une mesure « injuste et discriminatoire », notamment pour celles et ceux « habitant en banlieue et qui doivent venir travailler sur…

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Auteur: Violaine Colmet Daâge Reporterre