Motos et camping-cars pourraient bientôt déferler dans le Vercors

Massif du Vercors (Drôme), reportage

« Ici, il ne reste quasiment plus d’endroits sans aucun bruit. » Au Col de la Bataille, dans le Vercors, Lucas écoute le ballet bruyant qui se joue à quelques mètres de lui en cette fin mai. Rallyes voitures, motards, camping-caristes… les automobilistes emplissent les routes. Escarpées et sinueuses, ces sublimes routes, taillées parfois à même la roche, sont très prisées des touristes. Les bruits des voitures, et surtout des motos s’aventurant sur les Hauts-Plateaux, rythment le quotidien des habitants durant les périodes estivales. Et le désastre sonore risque de perdurer. Voire de s’amplifier.

Un « drive-in touristique » pourrait en effet donner « la priorité » aux moteurs, dénonçaient le 21 mai dernier 150 opposants à ce projet nommé les « Sublimes routes du Vercors ». L’idée ? Aménager dix-sept sites le long des routes du parc naturel régional du Vercors — surtout des parkings et des belvédères —, afin d’accueillir « 120 000 à 150 000 visiteurs en plus » chaque année, selon les estimations.

Des touristes arrivant au Col de la Bataille (Vercors), fin mai 2022. © Estelle Pereira/Reporterre

Lancé en 2017 par le conseil départemental de la Drôme, le projet est estimé à 22,3 millions d’euros — dont 15,9 millions par le département de la Drôme et 6,4 par celui de l’Isère. 40 000 m² de terres seront artificialisés, dont 12 000 m² pour des parkings, d’après les plans programmatiques de 2019, additionnés par les membres de la Fédération des amis et usagers du parc naturel régional du Vercors (Faup). Un projet gigantesque, « qui ne vient pas d’une demande des habitants », insiste Lucas, membre du Collectif de la Bataille et de la Faup.

Samedi 21 mai, 150 personnes, élus, membres de collectifs ou associations, se sont réunies au Col de la Bataille pour manifester contre le projet. © Estelle Pereira/Reporterre

Un projet opaque

Assis sur des chaises pliables, Jean-Pierre et Armelle profitent du soleil sur leur parcelle. À la sortie du tunnel du Col de la Bataille, ce petit lopin de terre agricole, où manifestent les opposants, leur permet de faire paître leurs vaches de juin à septembre. En août 2021, un conseiller départemental est venu les démarcher pour l’achat de ce terrain d’environ 1 hectare, afin de le transformer en un parking de 51 places, selon des plans datant d’octobre 2020. Pour l’instant, un parking informel borde leur terre, sans que cela ne les dérange. Sans nouvelles du…

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Auteur: Reporterre