Mouvement étudiant pour Gaza : entre mobilisation et polémiques

Après les campus américains, le mouvement contre la guerre à Gaza est-il en train de gagner les universités françaises ? L’actualité semble le suggérer : les événements à Sciences Po et une brève occupation de la Sorbonne ces derniers jours ont impulsé une dynamique dans d’autres sites, à Paris comme en province. Après les organisations étudiantes, un syndicat lycéen appelle désormais à l’action pour cette semaine. Ces protestations semblent néanmoins limitées pour l’instant, surtout en comparaison avec ce qui se passe outre-Atlantique.

Un obstacle à la mobilisation, c’est sa temporalité. La période de partiels de fin de semestre (voire de vacances scolaires pour certains établissements) pourrait freiner son amplification. Certes, nul ne peut prédire actuellement son évolution, qui dépendra tant des décisions internationales (comme une attaque israélienne à Rafah) que de mesures internes (fermeté ou non dans la répression de la contestation, ce qui serait susceptible d’élargir la mobilisation). Mais, à l’exception de mai-juin 1968, tous les mouvements étudiants qui ont « pris » en France l’ont fait en dehors des sessions d’examens.

S’ajoute une variable plus contemporaine, celle de la présence physique d’étudiants et de personnel in situ : aujourd’hui, même en cas de blocage ou d’occupation – outils traditionnels du répertoire d’action estudiantin –, le recours au distanciel pour remplacer les cours ou les partiels peut rendre vain tout effort d’empêcher la vie normale à l’université. Sauf élargissement à d’autres espaces et publics, restent alors les « manifestations de papier », pour atteindre l’opinion par la presse. Les nouveaux médias amplifient le phénomène : livestreams et images sur les réseaux sociaux, commentaires et polémiques sur les chaînes d’information en continu, particulièrement prégnants à propos du conflit…

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Auteur: Robi Morder, Chercheur Associé au Laboratoire Printemps, UVSQ/Paris-Saclay, co-président du Groupe d’études et de recherches sur les mouvements étudiants (Germe), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay