Multinationales contre droits des femmes

Les firmes multinationales organisent à l’échelle mondiale une segmentation des étapes de la production entre différentes localisations, avec une myriade de filiales, sous-traitants et fournisseurs dans des pays où les salaires sont bas et la législation peu contraignante. La sous-traitance leur permet d’exercer une pression importante sur les salaires et les conditions de travail des entreprises locales, en imposant des délais de fabrication très courts et une grande flexibilité.

Dans plusieurs secteurs, horticulture, agroalimentaire, téléphonie, tourisme, électronique…les femmes sont majoritaires. Près de 190 millions de femmes travaillent dans ces chaînes de valeur. Elles représentent 80 % de la main-d’œuvre dans les chaînes d‘approvisionnement mondiales de l’habillement.

Si dès la fin des années 1990, des études ont montré le caractère contradictoire pour les femmes de la croissance de l’emploi salarié dans les pays du Sud (accès à une certaine autonomie financière, sortie du foyer, fragilisation des normes traditionnelles, appartenance à un collectif de travail pouvant déboucher sur des luttes…), cet accès au marché du travail s’effectue sur le mode de discriminations et de conditions de surexploitation extrêmes.

Les salariées exercent très souvent des emplois précaires, peu qualifiés et très mal payés avec des salaires souvent inférieurs au minimum vital . Ainsi, au Bengladesh, en janvier 2019, les salarié·es du textile ont mené une longue grève pour des augmentations de salaires. Elles sont particulièrement exposées à la violence et au harcèlement sexuel et sexiste, risque renforcé par les contrats précaires, la faible syndicalisation et la subordination à des contremaîtres majoritairement masculins.

Le Covid a souvent encore aggravé ces conditions, provoquant des licenciements sans indemnités ou des mises au chômage partiel des femmes, ou la poursuite du travail dans des conditions…

La suite est à lire sur: france.attac.org
Auteur: Stéphanie Treillet