Muriel Leray, blocks noirs et minimalisme existentiel

Jérôme Benarroch, photographe et philosophe, entame ici une série de quelques portraits d’artistes vivants qu’il considère parmi les artistes importants de notre temps et pourtant trop peu connus. Ces artistes se trouvent de fait dans une position de lutte par rapport à notre monde dominé par, disons, le capitalisme, le mauvais spectacle, la bêtise, le nihilisme, etc. Ils savent que l’art, au sens le plus créatif et intelligent (et par opposition aux nullités insignifiantes à la mode), comme la pensée et l’intellectualité, à l’instar de la philosophie opposée à la sophistique (qui est comme le rapt et l’instrumentalisation de la pensée en vue du pouvoir social), ne sont pas des pratiques bourgeoises mais sont, en tant que tels, étant donné ce monde sous emprise, d’emblée révolutionnaires. Cette semaine, il se penche sur l’oeuvre de Muriel Leray.

Illustration : Les usagers peuvent critiquer leur famille ou insulter sa résidence, 2016–Aoulioulé, MRAC Occitanie, 2022. Image Aurélien Mole

On sait que les critères de reconnaissance de la valeur artistique sont bien malaisés à justifier voire à établir. Mais on cède facilement sur cette exigence en se résignant à l’idée que tout cela n’est que subjectif. Il ne sera néanmoins pas non plus question de penser que ce qui est dit de l’un s’imposerait à l’autre comme la norme. Ce qu’il est possible de tenter, en la circonstance, c’est témoigner de l’événement d’une reconnaissance, quelque chose d’en effet inaccessible à l’objectivation reconnaissable, mais qui existe bel et bien en dehors de soi comme certain et valable absolument.


Muriel Leray, une marge plus bas, 2008

Muriel Leray est disons plasticienne. Ses travaux s’inscrivent éventuellement dans la poursuite du minimalisme et de l’art conceptuel. Mais ces étiquettes n’ont d’autre intérêt que de situer un champ d’appréhension, un horizon d’expérience, pas une…

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Auteur: dev