Nach Gaza

Nous avons reçu ce brillant texte depuis le mouvement Stop Arming Israël en Belgique. Il propose de penser stratégiquement et politiquement depuis les campagnes de soutien à Gaza, soit, pour reprendre Adorno, depuis et par-delà Gaza.

« Lorsque Moïse décrit le pays où coulent le lait et le miel, il décrit le paradis. Cet attachement à l’image la plus ancienne du bonheur est l’utopie juive. Qu’importe si la vie de nomade représentait effectivement le bonheur. Probablement pas. Mais plus le monde de la sédentarité en tant que monde du travail reproduisait l’oppression, plus l’état ancien ne pouvait apparaître que comme un bonheur qu’il ne fallait pas autoriser, auquel il fallait interdire de penser. Cet interdit est à l’origine de l’antisémitisme, les expulsions des juifs sont des tentatives visant soit à achever l’expulsion du paradis, soit à l’imiter. »
Adorno

Se situer politiquement

Ce n’est plus le sentiment d’urgence qui anime notre révolte, c’est celui d’une rage qui sait qu’il est trop tard. Pas trop tard pour sauver encore des vies : pour ça il n’est jamais trop tard, pour ça nous nous battrons toujours. Mais nous savons désormais qu’il est trop tard pour empêcher la pire des catastrophes d’advenir : un peuple est à l’instant même en proie à un processus génocidaire qui s’assume comme tel au vu et au su de toustes, un peuple voit sa terre chérie être ravagée pendant que des milliardaires projettent à même les décombres leurs rêves d’avenir délirants, et une internationale fasciste qui hésitent plus ou moins (selon ses foyers) à s’autoproclamer comme telle soutient ce processus et cherche à y accommoder ses populations à coups répétés de matraquage propagandiste et de répression féroce proprement dystopiques quoique réels (ces deux termes ayant désormais bel et bien scellé leur union dans notre présent : notre réalité est dystopique).

Au…

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Auteur: dev