Naissance d’une révolution. Histoire critique du MIR chilien

Lors des années intenses qui ont conduit à l’Unité populaire au Chili, le Mouvement de la Gauche révolutionnaire (MIR) a joué un rôle important. Dans le livre qu’elle lui consacre, chez la toute nouvelle maison d’édition terres de Feu, l’historienne Eugénia Palieraki étudie les réflexions stratégiques et les mises en œuvre pratiques que le MIR a proposées au cours des années 1960, jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Salvador Allende en novembre 1970. Nous en publions ici quelques extraits, qui mettent au jour un paradoxe: c’est en raison même de la lutte armée qu’il a menée, avec des braquages de banques en particulier, que le MIR en est venu à occuper des responsabilités dans le gouvernement – légaliste – d’Allende. Réforme ou révolution? La question était posée alors avec force. Elle garde son actualité.

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« Peuple, conscience, fusil, MIR, MIR, MIR » (extraits de l’introduction)

« Peuple, conscience, fusil, MIR, MIR, MIR ». Pour la gauche chilienne, ce cri de guerre rappelle les années 1960 et la période de l’Unité Populaire (1970-1973) ; un moment de gloire, aussi, pour le Mouvement de la Gauche Révolutionnaire : le MIR. Aujourd’hui au Chili, certains militants reprennent ce slogan, brandissant un flambeau nostalgique pour une époque révolue, où l’assaut du ciel semblait à portée d’une main armée.

Identifié à la figure légendaire de son dirigeant Miguel Enríquez, tué une année après le coup d’État de 1973, le MIR réveille des souvenirs embués de mythes. Ces mythes le présentent comme une avant-garde issue de la jeunesse révolutionnaire chilienne. Cette jeunesse voulait changer la destinée de son pays par les armes, quitte à y laisser la vie. Les récits historiques qui transmettent, voire alimentent ce mythe, décrivent aussi le MIR comme une entité radicalement nouvelle, qui rompt avec le « réformisme » des deux principaux partis marxistes du pays, les Partis…

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Auteur: redaction