Nécessaire Coralie

Neuf mois après sa disparition prématurée, les éditions Michalon ont publié Nécessaire souveraineté, l’ultime texte de Coralie Delaume. Ce bref ouvrage synthétise, avec une formidable cohérence, les grandes thématiques qui caractérisaient son œuvre. Puisse-t-il être lu par le plus grand nombre.

Les familiers de la pensée de Coralie Delaume, ceux qui lisaient ses chroniques dans la presse et goûtaient sa prose finement ironique, ceux qui ont parcouru ses ouvrages, la retrouveront entière et plus percutante que jamais entre les lignes de Nécessaire souveraineté. Ce court texte était inachevé à la disparition de son auteur, le 15 décembre 2020. Dans sa postface, l’éditeur Yves Michalon note qu’il aurait été écrit « non comme un testament mais comme un mémoire ». C’est effectivement un mémoire, mais mieux encore : c’est un manifeste. Autant dire un aboutissement et un commencement. L’aboutissement, bien sûr, de la réflexion subtile, rigoureuse et toujours documentée de cette officier-militaire de carrière devenue blogueuse puis essayiste, fruit d’années de travail intensif consacrées à décortiquer les communiqués sibyllins de la Commission européenne et les arrêts rébarbatifs de la Cour de justice de l’Union européenne… Le commencement, osons le croire !, d’une prise de conscience chez ses primo-lecteurs. Il n’est jamais trop tard pour lire Coralie.

Le malheur de Cassandre

Son drame aura été d’énoncer avec une admirable lucidité la réalité des rapports politico-économiques à l’intérieur de l’Union européenne sans pouvoir assister, de son vivant, au triomphe du combat pour la reconquête de la souveraineté nationale – l’autre nom de la démocratie – dont elle fut une contributrice respectée, y compris par ses adversaires intellectuels. Rédigée en temps de pandémie, Nécessaire souveraineté se fait néanmoins l’écho d’une première victoire. La bataille culturelle menée par Coralie Delaume a progressé, ce que démontre avec éclat la redondance dans les discours politiques, jusques et y compris dans celui du très europhile président Macron, du terme de « souveraineté ». Associée à l’idée de protection, de défense mais aussi de capacité d’action, la souveraineté, honnie des mondialistes en temps ordinaires, porte l’espoir d’une solution pertinente en temps de crise. Si elle ne l’évoque pas explicitement, une autre bataille a été modestement remportée sur le terrain des idées. Car les Français, comme bien des…

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Auteur: Pierre-Henri Paulet